Eurovia Picardie souhaite exploiter un site d’enfouissement à Laffaux dans l'Aisne

Travaux routiers, construction de plate-forme et de parkings, aménagements urbains… L’agence Eurovia Picardie de Laon réalise entre 100 et 150 chantiers par an. Une activité qui génère des déchets qu’il est nécessaire de traiter, dans le respect de la réglementation. 

C’est dans ce cadre que l’entreprise a fait une demande d’autorisation d’exploiter concernant un site à Laffaux. « Il s’agira uniquement de terres et des gravats inertes », précise Hervé Capelle, directeur Environnement et foncier, au sein d’Eurovia Management France. Des matières qui ne causeront donc aucune pollution.

Corriger un dénivelé

Le site a été choisi pour son accès direct à la RN2 et sa proximité avec les chantiers de Soissons et Laon, mais aussi pour des raisons de coût environnemental, « nous voulons limiter le transport, poursuit le responsable. C’est pourquoi nous cherchons plusieurs sites d’accueil. » Eurovia Picardie Laon, qui emploie près de 100 salariés en CDI, dispose déjà d’autorisation sur deux parcelles, l’une au sud de Laon et l’autre à Seraucourt-le-Grand.

À Laffaux, l’entreprise souhaite enfouir les déchets inertes, qui ne sont pas valorisables par ailleurs, sous forme de remblai, sur une parcelle agricole de six hectares environ. « Elle présente un fort dénivelé qui gêne l’agriculteur dans son exploitation avec des lessivages en cas de fortes pluies », note Hervé Capelle. 

La couche de terre végétale sera décapée et stockée en merlon puis remise en place à l’issue de l’exploitation qui se fera par tranche d’un à deux hectares, sur une durée totale de cinq à six ans. L’entreprise estime le déchargement quotidien à cinq camions en moyenne avec un maximum de dix. Les habitations étant à plus de 1 500 mètres, les nuisances doivent être limitées.

60 000 mètres cubes

L’exploitant est indemnisé durant l’occupation de la parcelle qui lui est ensuite restituée nivelée. « Bien sûr, le site sera sécurisé », précise Hervé Capelle qui souligne que les impératifs de traçabilité seront respectés pour les 60 000 m³ stockés à terme. Les déchets "sensibles", issus des chantiers, qui peuvent être source de pollution, sont traités par des entreprises spécialisées, dans des filières dédiées.

La demande a été déposée en juin dernier et l’enquête publique s’est déroulée en février. « La procédure administrative dure cinq à sept mois en moyenne », explique Hervé Capelle qui attend une réponse de la préfecture en avril. Dans le cas d’une autorisation, le stockage commencera, sous la direction d’un responsable d’exploitation rattaché à l’agence de Laon, en fonction des contraintes culturales de l’agriculteur.