EuraTechnologies : d'un quartier déserté au premier incubateur de France
Il y a 15 ans, EuraTechnologies accueillait ses premières start-ups dans l'ancienne friche textile Le Blan Lafont. Depuis, le premier incubateur de France1 a donné naissance à un tout nouveau quartier d'affaires autour de son vaisseau amiral et de ses 1 340 projets incubés de 2010 à 2023.
Officiellement né en 2009,
EuraTechnologies est un projet qui a longtemps été maturé par son
fondateur, Pierre de Saintignon : réhabiliter cette ancienne friche
de coton construite en 1896 et qui a compté jusqu'à 2 500 employés
dans ses plus belles années. Si à l'époque, peu croyaient en ce
projet ambitieux, force est de constater qu'aujourd'hui, le pari est
plus que réussi.
Bien plus qu'un incubateur,
EuraTechnologies est devenu un quartier à part entière, qui a
enregistré une croissance de 25% d'habitants – et
une hausse des prix de l'immobilier de 51% en 10 ans ! Sur le
quartier des «Rives
de la Haute Deûle»,
135 000 m2 ont été réhabilités dont 60 000 végétalisés
sur le parvis de l'usine Le Blan Lafont, pour un investissement de 60
M€ partagés entre la MEL et la Ville de Lille.
En 15 ans, EuraTechnologies a aussi
essaimé en dehors de Lille avec Blanchemaille à Roubaix, Agtech à
Willems et le campus de Saint-Quentin. Entre 2010 et 2023,
EuraTechnologies a ainsi incubé près de 1 340 projets, dont 35% ont
donné lieu à une création d'entreprise (soit 466 entreprises
créées). Surtout, elles affichent un taux de survie bien supérieur
à la moyenne nationale : 91% à trois ans contre 70%. 63%
des entreprises créées entre 2009 et 2023 à EuraTechnologies sont
encore en activité «Nous
avons l'obligation de conserver un temps d'avance, que ce soit sur la
décarbonation, la cybersécurité, la deeptech ou encore l'IA. Il
faut faire la course en tête»
a prôné le président de la Région Hauts-de-France, Xavier
Bertrand.
15 ans d'impact
Pour
cette année phare, EuraTechnologies a conduit une enquête avec EY,
pour mesurer son impact depuis sa création : sur les 650 structures
créées (start-ups mais également instituts de recherche et
structures associatives), 65% sont des PME de la tech et 85% de ces
structures ont moins de 10 ans d'existence. 5% sont issues de la
formation et de l'enseignement, à l'image de l'École du Numérique,
de Rocket School ou encore de Wild Code School.
Surtout,
ces projets ont permis la création
de 6 000 emplois directs
dans les start-ups, avec une majorité dans les activités de conseil
et de programmation information (respectivement 16% et 12%). S'y
ajoutent aussi les emplois indirects, pour un total d'environ 8 000. «Toutes
ces start-ups ont levé 536 M€ en 15 ans»
précise Koussée Vaneecke, présidente du directoire
d'EuraTechnologies. En cette année olympique, la présidente se voit
même en capitaine d'équipe : «L'entrepreneuriat
est un sport de très haut niveau et nous serons à l'œuvre pour
faire entrer des championnes et des champions».
1. Classement du Financial Times, mars 2024.