Être visible depuis Paris et avoir une méthode locale

Le 25 janvier, à l’hippodrome de La Capelle, les élus et administratifs, concernés par ce récapitulatif des dossiers et projets du Nord et de l’Aisne, ont réfléchi à sa mise en œuvre.

 À l'hippodrome de La Capelle : 1 000 invitations lancées et 400 places prévues.
À l'hippodrome de La Capelle : 1 000 invitations lancées et 400 places prévues.

Le «Pacte pour la réussite de la Sambre-Avesnois-Thiérache» a fait surface le 7 novembre au musée départemental du Verre de Sars-Poteries, lors de «l’itinérance mémorielle» du président de la République. Selon ses signataires, ce document représente les engagements fermes de l’Etat (à hauteur de 80 millions d’euros et pour trois ans), de la Région, des deux départements du Nord et de l’Aisne, et des huit intercommunalités des sous-préfectures d’Avesnes-sur-Helpe et de Vervins, à mener à bien un programme de 65 actions. Auxquelles il faut ajouter 19 actions relevant d’un contrat de transition énergétique signé le même jour.

Inventaire

Le 25 janvier, à l’hippodrome de La Capelle, dans l’Aisne, élus et administratifs concernés se sont retrouvés lors d’un long séminaire passant en revue les différents dossiers et projets figurant dans le pacte. Aucun point de la vie des territoires n’a dû être oublié, d’où l’aspect détaillé d’un document très difficile à médiatiser. Il regroupe des dossiers anciens et en souffrance (les travaux sur la RN2 entre Maubeuge et Laon qui absorbent une bonne partie des finances ou la navigation sur le canal de la Sambre à l’Oise), et d’autres, plus récents, plus locaux, touchant aux compétences habituelles des signataires…

(De g. à d.) Nicolas Fricoteaux, président du Département de l’Aisne, Michel Lalande, préfet de Région, Xavier Bertrand, président de Région, et Jean-René Lecerf, président du Département du Nord.

Changement de méthode

Sur le fond, rien de vraiment neuf. Dans la forme, en revanche, les chefs de file voient dans ce pacte la fin d’une sorte de «chacun pour soi» et la mise en place d’une méthode de travail basée sur l’union et l’efficacité. À les écouter, ce serait vraiment inédit à l’échelle du sud du Nord et du nord de l’Aisne. Ce territoire représente 305 000 habitants et 311 communes, notoirement en grandes difficultés socio-économiques, et une population dans l’attente de résultats concrets et de retards à rattraper. Les parties prenantes se donnent trois ans, le temps lié aux financements de l’Etat, et prévoient d’évaluer régulièrement, deux fois par an, la mise en œuvre du pacte.

Se rendre visible et faire pression

S’il est à usage interne, ce pacte SAT est aussi à usage externe. Selon les élus, il doit servir à rendre le territoire visible et audible vis-à-vis des décideurs parisiens, à l’heure où l’Etat taille dans ses budgets. Xavier Bertrand a dénoncé ce qu’il appelle la «technostructure», un mot qui semble désigner ceux qui, à Paris, ignorent les urgences et orientent les crédits de façon arbitraire… Bref, ce pacte est peut-être aussi surtout un outil politique et institutionnel de pression. Quant à l’enjeu, il est moins d’obtenir de nouveaux financements que de faire en sorte que ceux qui sont annoncés, reportés, voire pas loin d’être abandonnés, arrivent bel et bien jusqu’en Sambre-Avesnois-Thiérache.