World Forum for a Responsible Economy le 18 octobre à Lille

Etre une entreprise responsable, un défi quotidien

Produire de façon plus durable, impliquer ses collaborateurs dans les décisions de l'entreprise, créer un business vertueux... bon nombre d'entreprises régionales sont aujourd'hui engagées dans des démarches de transition énergétique, qu'elles soient TPE, PME ou grands groupes. Dans notre dossier spécial Entreprises responsables, nous avons voulu mettre en avant ces initiatives pour donner l'envie d'en impulser de nouvelles.

L'édition 2021 du WFE. © Maxime Dufour Photographies
L'édition 2021 du WFE. © Maxime Dufour Photographies

C'est la première fois depuis sa création il y a 10 ans que le World Forum for a Responsible Economy se déroulera sur une journée, le 18 octobre prochain à la CCI Grand Lille. Une édition condensée dans le temps mais pas dans son contenu puisqu'en une journée, une quarantaine d'intervenants vont venir distiller leurs bonnes pratiques en matière d'engagements.

Il y a nécessité de passer à la vitesse supérieure. Moins de discours et davantage d'actes. Cette année, l'accent du World Forum sera mis sur les initiatives régionales avec pour thème «La planète compte sur ma région, et vice versa».

«Nous voulons que les entreprises intègrent toutes la dynamique rev3 et à ce titre, nous avons écrit à 170 000 entreprises de la région pour leur expliquer la démarche et mieux les impliquer. Nous venons également d'adresser un courrier aux 3 789 maires des Hauts-de-France car nous avons aussi besoin d'eux pour accélérer la dynamique. Nous devons les soutenir» explique Frédéric Motte, conseiller régional délégué à la transformation de l'économie régionale et président de la mission rev3.

À ce titre, la région vient d'ailleurs d'adopter la nouvelle politique ACTes – Aides aux Communes et aux Territoires – pour impulser une politique renouvelée en matière d'aménagement du territoire et pour préserver les dynamiques déjà existantes qui s'inscrivent notamment dans rev3 (avec un fonds dédié pour la réalisation de projets structurants).

10 ans après la «Troisième Révolution Industrielle»

Il faut dire que l'édition 2022 du WFE est charnière : c'est celle qui marque les 10 ans de rev3 dans la région, après l'intervention de l'influent Jeremy Rifkin lors du World Forum de 2012, qui avait instillé la Troisième Révolution Industrielle dans les Hauts-de-France, rebaptisée rev3.

La volonté de la CCI Hauts-de-France est claire : rendre plus visible rev3, notamment sur des territoires éloignés de la métropole lilloise. Car même si plusieurs milliers d'entreprises sont engagées dans la démarche, il en reste encore bon nombre à embarquer sur l'un des six secteurs prioritaires de rev3 : l'énergie, les mobilités, la rénovation, l'agroalimentaire, l'économie circulaire et l'institution. «Il faut désormais se dire que l'ambition et la politique de développement durable dans les Hauts-de-France, c'est rev3. Il y a urgence à massifier. Le temps n'est plus à l'évangélisation mais à rendre concret dans l'entreprise».

Un projet sociétal

Côté entreprises justement, il n'est pas toujours facile de savoir par où commencer. Il y a celles qui sont bien impliquées dans la démarche et qui le font savoir, d'autres qui le font sans s'en rendre compte et d'autres qui veulent s'impliquer mais à leur échelle de TPE ou de PME. «Les chefs d'entreprises veulent des solutions concrètes et c'est ce qu'on veut leur apporter sur cette édition. Comment partager les bonnes pratiques, comment aller plus vite ? En gros, créer un environnement favorable pour que les entreprises se transforment et que les Hauts-de-France soient attractifs pour les entreprises étrangères» poursuit Frédéric Motte.

Vitrine des belles expériences, initiatrice de nouvelles pratiques, le World Forum reste cet événement collectif, à la frontière entre engagement et appartenance, qui met encore plus les Hauts-de-France parmi les régions leaders engagées dans la transition environnementale.

L'engagement d'une grande entreprise : Kiloutou

Spécialiste de la location de matériels (95% de son activité à destination d'une clientèle professionnelle), Kiloutou confirme pour 2022, la tendance du marché de la location, deux à trois fois plus importante que sur d'autres secteurs d'activités. Olivier Colleau, président exécutif du groupe, observe cette tendance depuis quelques années déjà : «Cette accélération est poussée par des envies environnementales du côté des entreprises : la transition écologique est au cœur de leurs comportements».

Si l'on demande aux matériels d'être moins énergivores, on leur demande aussi d'être moins polluants et moins bruyants. «Une machine électrique émet beaucoup moins de CO2 qu'une thermique et elle est silencieuse» confirme Olivier Colleau ; d'ailleurs le groupe possède 3 500 machines dites propres, dans une toute nouvelle gamme baptisée iMPAKT et qui permet de réduire les émissions carbone jusqu'à 99% selon le groupe. «En 2022, sur l'ensemble de nos investissements de matériels motorisés, 20% étaient hybrides. Il y a cinq ans, on était à 0% et l'idée c'est d'atteindre rapidement les 50%». Même si, comme pour les véhicules électriques, se pose la question des infrastructures pour recharger le matériel...

D'un côté, il y a l'investissement matériel et financier, de l'autre, l'investissement humain. «20% de nos effectifs (6 000 collaborateurs en France et en Europe, ndlr) sont des techniciens pour qui le métier va changer car un moteur électrique n'est pas un moteur thermique. On doit aussi former nos commerciaux. C'est une transition qu'il faut engager. Aucune entreprise ne saura faire seule la transition environnementale, il faut travailler en amont et en aval, avec ses fournisseurs et ses clients» prône Olivier Colleau, qui interviendra de 14h30 à 16h30 sur le thème «Atténuation, adaptation et transition juste : comment repenser les modèles d'entreprise face au changement climatique ?».