«Être leader sur notre marché, c'est aussi être responsable»
Depuis le 1er janvier 2019, les groupes de protection sociale Malakoff Médéric et Humanis ont fusionné pour ne former qu'une seule entité. Christophe Scherrer, directeur général délégué du nouveau groupe, explique les enjeux de ce rapprochement.
La Gazette : Pourquoi avoir fusionné Malakoff Médéric et Humanis ?
Christophe Scherrer : C’est le fruit d’une réflexion assez récente, qui date de mars 2018. Les deux groupes discutaient d’un éventuel rapprochement des activités “retraite complémentaire”. Au bout d’un mois, ils se sont rendu compte que ça n’avait pas beaucoup de sens de rapprocher leurs activités “retraite” sans rapprocher les activités “assurances”. Donc la pertinence d’un rapprochement plus large a été étudiée : Humanis et Malakoff Médéric étaient deux groupes de taille à peu près identique, ayant globalement la même activité (la retraite d’un côté, la prévoyance et la santé collective de l’autre), et qui partageaient les mêmes valeurs… Les dirigeants ont compris assez vite qu’ils avaient intérêt à renforcer les expertises autour de leur métier de base plutôt que se diversifier. Malakoff Médéric et Humanis représentent ensemble 17% de parts de marché dans les métiers de la prévoyance et de la santé collective, ce qui donne au regroupement une position incontestable de leader sur son marché. On suit une stratégie qui consiste à dire qu’il vaut mieux être numéro 1 sur son marché, plutôt que numéro X ou Y sur plusieurs marchés en même temps.
Quelles modifications cette fusion a-t-elle engendrées pour vos collaborateurs ?
12 000 collaborateurs
travaillent pour le nouveau groupe Malakoff Médéric Humanis. Les
effectifs ont doublé, donc effectivement ce n’est pas anodin en
termes d’évolution. Ça suppose de revisiter l’organisation. Depuis
le 1er janvier 2019, un comité exécutif unique a été
créé, où chaque membre a la possibilité de proposer une nouvelle
organisation pour son périmètre de responsabilités. À partir du
mois d’avril, une nouvelle organisation sera mise en place, direction
par direction. Cette réorganisation sera complète pour septembre
2019 au plus tard.
Et qu’est-ce que cette fusion change pour le client ?
Il y a beaucoup de réponses à ça. Concrètement, il y a quelque 2 000 collaborateurs dans la partie commerciale, soit deux fois plus de monde sur le terrain. Forcément, cela a un impact positif, notamment sur la proximité auprès de nos 426 000 entreprises clientes, avec 200 sites géographiques différents en France.
Nous voulons nous imposer comme leader. Mais être leader, ce n’est pas seulement avoir le chiffre d’affaires le plus important du marché, c’est aussi être responsable. Nous devons offrir la meilleure expérience client qui soit sur le marché. Mais ça ne se fait pas du jour au lendemain. C’est une ambition large qui va se traduire par une revisite de nos offres d’assurances. Nous allons proposer une gamme de services sur le bien-être et la santé au travail au sens large. Notre caractéristique est de cultiver nos engagements sociaux et sociétaux, en accompagnant au quotidien des salariés en situation de fragilité, qu’elle soit physique, sociale ou financière. Globalement, on consacre plus de 150 millions d’euros chaque année à cette action sociale. Aussi, quand on est un assureur, la meilleure garantie qu’on puisse proposer à nos clients, c’est la solidité financière. Malakoff Médéric Humanis, c’est plus de 6 milliards d’euros de fonds propres. Cela nous permet d’investir tous les ans dans des sujets de transformation. Nous avons fait le choix d’investir plusieurs dizaines de millions d’euros par an sur le digital et la data. Nous sommes convaincus qu’offrir une expérience unique à nos clients, ça passe par la transformation digitale de nos métiers.