Été mauvais… vivement l’hiver
La Banque de France, l’Insee et la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Direccte) Lorraine viennent de présenter leur dernier bilan trimestriel de conjoncture. Pas de surprise : l’embellie n’est pas pour demain.
La patience est mère de toutes les vertus et il va en falloir en avoir pour retrouver celles des marchés et de la croissance. Sans noircir le tableau, et sans grande surprise, le bilan trimestriel lorrain tiré à la fin juillet et présenté le jour de la rentrée des classes par le trio Banque de France, Insee et la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’Emploi (Direccte) est loin d’être bon et au fl des présentations trimestrielles de plus en plus inquiétant. «Tous les indicateurs convergent dans le même sens et pas vraiment dans le bon», résume Christian Toulet, le directeur régional de l’Insee. «Le climat des affaires se dégrade dans la région», constate de son côté Patrick Bernard, le directeur régional de la Banque de France. En première ligne de ces mauvais vents conjoncturels, le Bâtiment mais également le secteur cousin des Travaux Publics. «La dégradation de l’activité s’accentue au second trimestre dans le Bâtiment dans les Travaux Publics il y a une confirmation du repli des marchés».
Industrie : leurre de début d’année
Un constat plus qu’établi par les différentes fédérations professionnelles à l’image récente de celle des TP (voir notre n°1666 du 4 août). Côté Industrie, le très léger mieux enregistré en début d’année, n’était qu’un leurre. «La faiblesse de la demande entraîne logiquement une baisse des carnets de commandes. Les outils de production sont peu utilisés ce qui a pour conséquence de n’avoir aucune prévision d’investissement.» Sur ce point précis de l’investissement des entreprises, le directeur régional de la Banque de la France assure «qu’il n’y a pas de réticences du secteur bancaire à assurer du crédit, mais comme l’activité est au ralenti, les besoins en investissements sont moindres.» Pas sûr que la majorité des dirigeants de PME-PMI soit réellement d’accord avec cette position. Activité plus qu’au ralenti, carnets de commandes version peau de chagrin, perspectives plus que brumeuses, scénario logique : l’emploi est au plus mal. Avec 10,4 % de taux de chômage, la Lorraine est le septième plus fort taux en France avec une progression du chômage de longue durée. «Il se passe 531 jours entre l’entrée et la sortie du chômage mais cela n’est qu’une moyenne», assure Danièle Giuganti, directrice régionale de la Direccte. Le tout avec un indicateur plus qu’inquiétant : le retour à la baisse de l’emploi intérimaire. Une rentrée bien morose et les effets des énièmes nouveaux plans annoncés par l’État notamment pour le secteur de la construction mettront du temps à se faire sentir. Il va falloir être patient… très patient.