Et si vous passiez aux véhicules électriques, hybrides ou flexfuel ?

L’offre en véhicules électriques et hybrides s’étoffe année après année. Aujourd’hui, sous certaines conditions, il peut être intéressant pour une entreprise de franchir le cap de l’électrique, de l’hybride ou tout simplement s’équipement en véhicule roulant à l’éthanol.

L'offre Renault électrique pour les professionnels. © Renault Marketing 3D-Commerce
L'offre Renault électrique pour les professionnels. © Renault Marketing 3D-Commerce

Nombreuses sont les collectivités territoriales, la Région des Hauts-de-France en tête, à adopter des véhicules plus propres. On voit ainsi se multiplier les bornes de recharge pour les véhicules électriques et les Renault Zoé ou Renault Kangoo (ndlr : les Kangoo ZE sont produites dans l’usine MCA de Maubeuge). À La Poste et chez EDF, même constat : les véhicules zéro émission sont de plus en plus nombreux et viennent progressivement remplacer les diesels. Dans les entreprises, ça prend un peu plus de temps, mais l’idée de rouler plus propre fait son chemin. Il faut dire que les dernières hausses du prix du gasoil et les prévisions de futures taxations de ce carburant font évoluer les lignes. Dans les années à venir, les véhicules d’entreprise seront donc hybrides et électriques. Ils peuvent d’ailleurs déjà l’être à condition d’effectuer des déplacements urbains ou, en tout cas, pas plus de 200 kilomètres par jour. Les constructeurs automobiles l’ont très bien compris : ils dépensent des sommes importantes pour développer des batteries plus performantes, des systèmes de recharge plus rapides mais aussi des véhicules hybrides qui offrent une première alternative au diesel. Si la fiscalité donne encore, pour 2019 en tout cas, l’avantage au gasoil, Bercy prévoit de ne plus favoriser uniquement le diesel. D’ici 2022, la TVA sur les véhicules utilitaires essence sera récupérable à 100% comme pour les utilitaires diesel (voir notre article sur la fiscalité des véhicules d’entreprise).

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Les utilitaires Mercedes convertis à l’électrique se lancent à l’assaut des centres-villes. ©Daimler. All Rights Reserved

Des e-utilitaires

Chez Renault, Peugeot, Citroën, Mercedes, Volkswagen et chez l’ensemble des constructeurs proposant des VUL, la gamme est en pleine mutation. Fort du succès de son Kangoo ZE, le constructeur au losange a lancé un Master ZE proposant 200 kilomètres d’autonomie. Nissan propose un gabarit intermédiaire avec e-NV200, basé sur la plateforme de la Leaf : ce petit utilitaire offre une autonomie de l’ordre de 280 kilomètres contre 170 précédemment. Toujours dans le domaine de l’électrique, Iveco a été le premier à proposer, avec son Daily, un utilitaire de taille supérieure avec une autonomie de 130 kilomètres pour une vitesse maximale de 70 km/h. Mercedes a lancé fin 2018 son eVito, un utilitaire 100% électrique. Si l’autonomie n’est pour le moment que de 150 kilomètres, il a d’ores et déjà été livré à Amazon Allemagne à plus de 100 exemplaires. Et 1 500 eSprinter ont, quant à eux, été commandés par le logisticien allemand Hermes. L’année prochaine, les nouveaux Peugeot Partner et Citroën Berlingo Van électriques seront commercialisés. Il est à parier que ces nouveaux modèles, qui remportent un vif succès en thermique, offriront une alternative intéressante en électrique. Notons enfin que ce type de véhicule, comme la majorité des modèles électriques actuellement disponibles sur le marché, est à réserver à un usage en milieu urbain, ce qui n’empêche pas des géants du e-commerce, comme Amazon, de faire le pari de l’électrique pour assurer les derniers kilomètres de livraison des colis. En effet, d’ici 2024, les véhicules diesel ne seront plus autorisés à Paris. Les professionnels seront donc obligés de s’équiper en véhicules électriques s’ils veulent continuer à accéder au centre de la Capitale.

La solution éthanol permet de rouler avec des véhicules thermiques avec un coût de carburant moindre.

Le cas de l’éthanol

En France, l’utilisation de l’éthanol comme base de carburant remonte aux années 1920. Le pétrole, moins cher et abondant que l’éthanol, l’a supplanté, jusqu’à ce que la tendance s’inverse assez récemment. Le super éthanol ou E85, également baptisé biocarburant, est un carburant contenant un mélange d’essence et d’éthanol. L’éthanol est présent dans les boissons alcoolisées, il est également utilisé dans l’industrie comme solvant. Il est concentré et hydraté pour devenir du bioéthanol, qui est ensuite mélangé à de l’essence pour alimenter les moteurs thermiques. Le bioéthanol est produit à partir de cultures de type betterave, maïs ou encore canne à sucre, et de toute autre matière pouvant être convertie en sucre. Avantages : il s’agit d’un carburant qui produit très peu de gaz à effet de serre et il est beaucoup moins cher à la pompe (0,6 €/litre). Il est amené à se démocratiser pour répondre aux exigences européennes qui imposent qu’en 2020, 10% des carburants utilisés dans le secteur des transports soient d’origine végétale. Inconvénient : il est produit avec des matières premières jusqu’à maintenant réservées à la consommation alimentaire. L’augmentation de la production implique forcément la consommation de terres agricoles. Si les constructeurs automobiles commencent à proposer des véhicules de série fonctionnant avec l’E85 – c’est notamment le cas de Volkwagen, Volvo ou encore Ford avec leurs gammes flexfluel -, théoriquement il est possible de faire fonctionner n’importe quel véhicule récent en lui ajoutant un boîtier additionnel. Ce type de boîtier peut également équiper les véhicules utilitaires. Il faut compter entre 800 et 1 000 € en moyenne pour équiper un véhicule. La Région Hauts-de-France a d’ailleurs équipé une partie de sa flotte et fait la promotion de ce type de carburant en aidant les particuliers à s’équiper. Preuve que la force publique croit en ce carburant plus propre…