Et les mauvaises nouvelles passent...

Quel sera le récit du monde de demain ? À l’instar de Dominique Seux, directeur délégué des Echos et éditorialiste sur France Inter quelques minutes avant d’intervenir, la semaine dernière à Pont-à-Mousson, pour clôturer l’assemblée générale du cabinet d’expertise comptable Cerfrance Adheo, cette interrogation tout le monde se la pose aujourd’hui. 

Et les mauvaises nouvelles passent...

Plus que légitime pour tenter de retrouver une certaine visibilité dans un brouillard conjoncturel de plus en plus épais. Pas de boule de cristal pour le moment, même si certains énervés de l’analyse systémique distillent des scénarios extrêmes (aussi bien d’un côté positif que négatif) mais des chiffres, des indices, des graphiques et des faits ! Avec une inflation à 5,2 %, une poussée de plus en plus forte des prix de l’énergie (+ 28 % sur douze mois), les derniers chiffres de l’Insee dressent un tableau noir. Même la croissance en prend un coup. Après un rebond certain enregistré dès les prémices de la (pseudo) fin de crise sanitaire, l’Insee vient d’annoncer revoir ses prévisions à la baisse pour le premier trimestre. L’activité économique hexagonale s’est contractée de 0,2 % entre janvier et mars après un rebond révisé à 6,8 % en 2021 (au lieu de 7 %). Les turbulences apparaissent de nouveau présentes et l’acquis de croissance pour 2022 n’est plus que de 1,9 % au lieu des 2,4 % anticipés. La croissance, cette année, pourrait n’être que de 2,1 % d’après certains analystes. Pour le moment, et c’est presque hallucinant, ces mauvaises nouvelles ne semblent pas franchement ébranler l’opinion et la sphère des décideurs politiques, du moins certains, plus enclins aujourd’hui à mener campagne en vue des futures législatives de la semaine prochaine. Focalisés sur le pouvoir d’achat, ce qui est plus que compréhensible car avec une inflation qui devrait perdurer, cela risque d’être assez chaud socialement à la rentrée (peut-être même avant). Les mesures étatiques à venir pourraient n’être que des pansements sur des maux beaucoup plus profonds. En attendant de combattre les racines du mal, il va bien falloir tenter d’anticiper l’incendie qui se prépare en évitant de trop souffler sur les braises.