Equinoxio veut parfumer le Calaisis

Pablo Donoso n’est pas un étranger à Calais. Ancien responsable des achats du site industriel de Tioxide dans la zone industrielle voisine, il a soigneusement préparé sa reconversion quelques mois avant le début des soucis du géant américain l’année dernière. Cet Equatorien marié à une Française, venu étudier en France au milieu des années 2000, a effectué une partie de sa carrière chez Nestlé. Il renoue avec son pays d’origine lors d’une prise de poste au nord de Quito, dans la vallée de Cayembé, “là où sont produites les plus belles roses du monde. C’est les Hollandais qui le disent“… En contact direct des producteurs locaux, Pablo Donoso mène la vie dure aux multiples intermédiaires, notamment bataves. C’est pourtant d’Amsterdam que ses roses arrivent par avion. Sur son workshop, plus de 300 variétés de fleurs, dont des roses de toutes sortes : les rosées Cherry, Cool Water, Tiffany ou Candy Cane ; les jaunes comme la Crème de la crème, la Mondial, ou la Wimbledon ; les blanches Tibet ou Polo ; et les plus rouges : de la Roseberry à la rose Paris, en passant par les teintées Carrousel et Sweetness. Un assortiment qui lui permet de pallier le volume encore insuffisant de ses roses sud-américaines.

“C’est à la tige qu’on voit la rose“. Elles sont pourtant les plus belles. “La rose doit avoir une bonne tige ; c’est à la tige qu’on voit la beauté éclatante des roses. Certains de mes clients prennent des tiges de 70 cm.” Les roses se vendent à la vingtaine et les prix s’échelonnent entre 1 et jusque 7/8 euros.  Ses premières tournées ont suivi l’accord de libre-échange signé entre l’Union européenne et l’Equateur. Pablo Donoso a investi “quelques milliers d’euros” dans son affaire et son objectif premier est de réaliser 80 000 euros de chiffre d’affaires pour sa première année. Depuis son bureau de la pépinière, si ses premiers clients ont été en Côte d’Opale, Pablo Donoso développe désormais son affaire dans le Nord-Pas-de-Calais et en Picardie. Il n’a pas encore étudié le marché britannique ni celui d’outre-Quiévrain. Pour le moment… 

L’Equateur, au milieu des roses

Outre le café, l’Equateur exporte des roses : 118 millions de tonnes en 2012. Cinquième pays producteur au monde derrière les Pays-Bas et le Kenya, ce pays bénéficie d’un environnement propice à la culture de cette fleur : hauts plateaux (2 000 m.), ensoleillement et rayonnement maximal (1 heure par jour vu la situation totalement méridienne du pays). L’amplitude thermique est une autre explication : la température varie de 13 à 21 degrés. Cette constance fortifie la plante. Egalement crucial, le sol : volcanique, il apporte les éléments minéraux nécessaires à la plante. Enfin, la lenteur de la pousse (90 jours) lui laisse le temps de devenir belle…