Epareca reconstruit le lien social

L'établissement public Epareca œuvre à la restructuration de zones commerciales en partenariat avec les collectivités locales. L'objectif ? Faire renaître le commerce de proximité et ainsi faciliter la vie des habitants.

À Valenciennes, le site Chasse-Royale. ©Epareca – Sabrina Budon
À Valenciennes, le site Chasse-Royale. ©Epareca – Sabrina Budon

Partenaire de projets urbains destinés à faire revivre le commerce et l’artisanat, Epareca évolue dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville et dans le cadre du programme national de requalification des quartiers anciens dégradés. L’établissement public bénéficie d’une dotation de l’État de l’ordre de 5,7 millions d’euros par an. «Notre budget annuel est de 30 millions d’euros», souligne Valérie Lasek, directrice générale d’Epareca. Créé en 1996, l’organisme œuvre sur toute la France. Son siège demeure à Lille avec la majorité des effectifs, soit une trentaine sur 45 salariés au total, répartis entre la capitale des Flandres, Paris et Lyon. «Nous prévoyons de nous installer bientôt à Marseille.» L’organisation dispose de huit sites en exploitation, cinq en production et sept en étude dans les Hauts-de-France. Selon Valérie Lasek, le tissu urbain régional est très dense et compétitif. Le développement des centres commerciaux en périphérie pénalise cependant certaines populations. Dans ce cadre, Epareca pourra désormais bientôt être saisi par une ville membre du programme «Action cœur de ville». Ainsi, «Arras a déjà fait une demande». Par ailleurs, l’organisme public souhaite à l’avenir pouvoir être intégré à l’Agence de cohésion des territoires.

Redorer l’image de certains quartiers

Epareca intervient sur saisie des collectivités. «Nous posons un diagnostic basé sur des études en amont, nous observons les polarités existantes, puis nous proposons un projet.» L’établissement se positionne en maître d’ouvrage si le projet consiste en une galette commerciale. En cas de réhabilitation de bas d’immeubles, il travaille avec un promoteur avant d’acheter le volume. «D’un point de vue local, il est préférable de réaliser des commerces intégrés plutôt que des centres à part.» Pour Valérie Lasek, la logique logement/commerce apporte plus d’emplois au mètre carré. Epareca endosse ensuite le rôle de bailleur social : «On loue le bâtiment environ huit ans avant de le remettre sur le marché.» Le but étant d’amener progressivement les locataires à des prix du marché. Si un projet doit avorter, la société va se concentrer sur de la préconisation à la ville sans intervenir. «Nos actions peuvent permettre de changer progressivement l’image d’un quartier, avec des commerces qui fonctionnent.» Epareca est capable de financer de 30 à 50% des projets immobiliers. Le reste est ensuite absorbé par les collectivités partenaires, la ville, l’ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine), l’EPCI ou enfin le FEDER. «On est là pour prendre en charge le risque et le temps, il est important de collaborer avec la ville.»