Karine Lecat, présidente du Medef Sambre-Avesnois : «Les chefs d'entreprises doivent se serrer les coudes»

Quelles ambitions portez-vous pour le Medef Sambre-Avesnois ?

KL. L’ambition première est de fédérer les entreprises du territoire afin de former un Medef local fort et omniprésent. Nous pensons qu’en ces temps difficiles, les chefs d’entreprise doivent se serrer les coudes. Le climat est anxiogène, la conjoncture est morose avec de nombreuses faillites d’entreprise sur le territoire, notre projet est donc de redynamiser notre bassin en expliquant à nos entreprises qu’elles ne sont pas seules et que le Medef est là pour apporter des solutions à leurs difficultés.

Quels leviers avez-vous définis pour répondre à ces ambitions sur votre territoire ?

Nous souhaitons mettre en oeuvre une cohésion avec tout le monde, les élus, les différents organismes économiques, les syndicats. On veut changer l’image du cavalier seul pour travailler tous ensemble et avoir une vraie cohésion économique. Notre bassin jouit encore aujourd’hui d’une mauvaise image, Maubeuge est souvent stigmatisée et on ne parle jamais de notre économie depuis de nombreuses années mais uniquement des faits divers et des faillites. 

Notre objectif est également d’aider nos entreprises à se faire connaitre, de montrer qu’il y a des forces vives sur notre territoire et que nous sommes en capacité de produire, de faire de belles choses comme autrefois. Les PME ne doivent plus travailler dans l’ombre, il faut se montrer, taper du poing sur la table. La société que je dirige avec mon mari, Chaudronnerie Services, travaille pour de grands noms comme Disneyland Paris ou Jaguar et nous en sommes fiers. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère en termes de communication, de stratégie, il faut communiquer et se montrer. 

Comment déployer vos ambitions de manière concrète ?

Nous allons organiser des ateliers mensuels pour présenter à nos adhérents des services qui ne sont pas toujours connus, créer du relationnel entre les entreprises, identifier leurs besoins, proposer des intervenants extérieurs… les chefs d’entreprise ont la tête dans le guidon et s’épuisent, notre rôle est donc de les accompagner sur une multitude de thématiques.

Fanny et moi (Fanny Deville, déléguée générale, ndlr) souhaitons également retravailler les notions de formation et de recrutement, c’est la base de tout ! Le marché de l’emploi est en tension depuis quelques temps, les entreprises ont besoin de recruter. La formation, le recrutement, la stabilité de l’emploi est la base de tout. Autour d’un mot d’ordre : fédérer. 

Votre ambition première est donc de rassembler les acteurs économiques autour d’un projet commun ?

Tout à fait. On veut démocratiser le Medef local. Autrefois, le Medef était adapté à de grandes structures et n’était pas forcément ouvert aux TPE, PME et artisans. Nous voulons aujourd’hui qu’il soit adapté à tous et qu’on travaille ensemble sans distinction. Face à la conjoncture actuelle, nous devons faire bloc tous ensemble sinon nous n’allons pas nous en sortir ! Arrêtons d’aller chercher des forces vives chez nos voisins et essayons de travailler localement dans la mesure du possible.

De plus en plus de petites entreprises nous rejoignent pour disposer de nos services et se sentir un peu moins seules, nous avons des juristes, des experts en droit social, en droit des affaires. Il faut que la voix de nos entreprises puissent être portée, on veut que la Sambre-Avesnois ne soit plus oubliée !

Notre approche est orientée vers l’humain, vers l’empathie, c’est notre touche féminine. Nous avons véritablement envie de faire énormément de choses pour lier les acteurs économiques du bassin. On veut changer notre image, que l’on arrête de stigmatiser notre territoire. Il y a plein de jeunes qui ont du talent ici, il faut en parler ! Nous arrivons avec une vision nouvelle, avec une vision féminine. C’est peut-être de l’utopie, mais si nous n’essayons pas….