Entreprise, mon amour...

Je t’aime, moi non plus ! C’est par cette formule que l’on pourrait résumer l’histoire tourmentée, passionnelle et parfois torride entre les Français et l’Entreprise avec un grand E. 

Entreprise, mon amour...

Mal aimée, car méconnue, coupable de la plupart des maux sociétaux au lieu d’être considérée comme une possible solution à leur résorption, l’Entreprise est pour autant autoproclamée comme sauveuse et accompagnatrice, notamment, pendant la rude période actuelle. Dans une enquête de l’Institut de l’Entreprise, on apprend que huit Français sur dix ont, aujourd’hui, une bonne image de l’entreprise surtout les TPE et PME du fait de leur proximité et de leur sincérité. C’est beau comme du Verlaine, merci la crise sanitaire ! De là à élaborer une véritable déclaration d’amour, il n’y a qu’un pas franchi notamment par les éditions Plon. Le 28 octobre, dans sa collection «Dictionnaire amoureux», elles font paraître un ouvrage de 750 pages entièrement consacré à l’Entreprise. Sous la coordination de Denis Zervudacki, ancien secrétaire général du CNPF (l’ancêtre du Medef), près de quatre-vingt-dix auteurs, chefs d’entreprise, artistes, syndicalistes, essayistes, écrivains, humanitaires, religieux, économistes ou encore universitaires, déclarent leur flamme à cette entité et lieu de vie commune qu’est l’Entreprise. Objectif affiché : la réhabiliter dans un pays, quoi que l’on puisse en dire, où elle est moins appréciée qu’ailleurs avec une volonté farouche de rétablir quelques vérités. «Dire que la raison d’être de l’entreprise n’est pas la quête exclusive et frénétique du profit et que souvent mieux que d’autres, elle est au service du bien commun. Dire qu’elle n’est pas à l’origine de nos problèmes, des inégalités sociales, de la pollution et des discriminations mais qu’elle en est la solution. Dire aux jeunes si méfiants vis-à-vis de l’entreprise qu’ils y trouveront souvent mieux qu’ailleurs la réponse à leur quête de sens, d’éthique et d’intégrité», peut-on lire dans le résumé de lancement de l’ouvrage. Cette ode à l’Entreprise apparaît bienvenue mais attention, et c’est bien connu, l’amour rend aveugle...