Entre migrants et développement

Natacha Bouchart, sénatrice-maire de Calais.
Natacha Bouchart, sénatrice-maire de Calais.

 

Natacha Bouchart, sénatrice-maire de Calais.

Natacha Bouchart, sénatrice-maire de Calais.

Ils s’en seraient bien passé : les élus et responsables économiques du Calaisis gèrent comme ils peuvent le dossier des migrants, toujours plus nombreux à Calais. Leur afflux a conduit le gouvernement français à «protéger le port» − dixit Denis Robin, préfet du département , des vagues de migrants prenant d’assaut les camions de marchandises qui transitent via le Channel. Les plaintes des entreprises de transports et de logistique se multiplient. Jean-Marc Puissesseau, président de la CCI Côte d’Opale, alerte régulièrement sur la situation. La sénatrice-maire de Calais, Natacha Bouchart, avance plusieurs propositions : un centre sous l’autorité de l’Etat en dehors de la ville, un réseau de villes-étapes qui partagent la même problématique migratoire, plus de CRS sur place. En pleine discussion sur la nouvelle concession portuaire et le lancement des travaux monumentaux de Calais port 2015, le Conseil régional et la CCI sont naturellement inquiets de l’installation des migrants sur les espaces à réaménager… «Nous pouvons être déçus et inquiets du report de l’attribution de la gestion du port de Calais à la CCI. C’est une décision qui pourrait être lourde de conséquences pour l’emploi et les projets de développement de notre territoire», a réagi Natacha Bouchart. Le territoire attend la décision de plusieurs investisseurs qui souhaitent prendre pied dans le Calaisis. Comme le promoteur DCB international qui est en voie d’acquisition de larges parcelles dans la zone d’activité de la Turquerie dédiée à la logistique depuis trois ans… et dont le permis de construire attend depuis près d’un an un début d’exécution. Jean-Jacques Delille, président de Territoires 62 (ex-Adevia), en visite au conseil communautaire le 25 septembre dernier, s’est exprimé sur ce dossier : «Je sais que DCB a des contacts avec des clients. Si l’entreprise me dit qu’elle est prête, dans les dix jours je lance les travaux de voirie… Les marchés sont passés.» DCB est en effet liée à un protocole d’accord avec Territoires 62.

Palais des congrès et port de Calais. Autre dossier majeur pour le Calaisis, celui de la réalisation d’un palais des congrès qui semble promis à pas mal de difficultés. Outre 54 millions d’investissements programmés pour ce projet en front de mer, l’équipe municipale de Calais a promis un référendum sur ce sujet. Ce qui a cristallisé de multiples oppositions. «Le projet est loin d’être abandonné. Les travaux du parc commenceront en 2016. Deux groupements ont fait des propositions. Nos projets ont été projetés avec des recettes fiscales venant du port. Or, la concession n’est pas signée», explique le maire de Calais.

Par ailleurs, une des entreprises historiques de Calais, Armatis, va investir dans 350 nouveaux postes de travail. Les travaux vont commencer en novembre. Le Calaisis peut heureusement se targuer d’un chiffre qui donne du courage aux édiles : le chômage a régressé et atteint 16,1% dans le bassin d’emploi, contre 17% auparavant.