Enquête de sport : la Meuse à la pointe
Financements public et privé, bénévolat et avenir des clubs…telles sont les préoccupations des associations sportives meusiennes, qui ont été révélées lors d’une grande enquête réalisée par le Comité départemental olympique et sportif (CDOS) de la Meuse. Pour illustrer et comprendre cette réalité, un film documentaire a été tourné au printemps. Il est désormais en ligne.
Comment promouvoir le sport amateur ? Associé au Conseil départemental de la Meuse, le CDOS a identifié trois sujets de préoccupation, après avoir organisé une large consultation et des tables rondes avec les acteurs du monde sportif meusien. Sans surprise, la question du financement, la baisse du nombre de bénévoles, mais aussi l’avenir et donc la survie des petites structures sportives nourrissent toutes les inquiétudes. Pour communiquer sur ces résultats, le comité meusien a choisi d’innover en confiant à deux journalistes meusiens le soin de réaliser un documentaire s’inspirant du magazine Complément d’enquête auprès de trois clubs labellisés par le département. L’objectif était de révéler leurs difficultés, mais aussi les solutions mises en place. Guillaume Ramon, le réalisateur a choisi de tourner au format cinémascope pour aborder ces thématiques de fonds : «nous avons tourné au sein de trois clubs pour récolter pas moins de 35 heures d’images afin de pouvoir garantir au final de belles séquences avec les sportifs comme nous pouvons le faire pour des productions dédiées au cinéma». Pour ce documentaire d’1h10, ils sont donc allés à la rencontre du Cercle nautique verdunois, qui a offert à la France trois médailles olympiques, mettant à jour un club soutenu par ses jeunes et ses bénévoles. Le tournage a également permis d’évoquer l’épineuse question financière. Du côté de l’équipe féminine de handball ASPTT évoluant en National 2, les dotations publiques s’élèvent à 100 000 euros pour un budget global de 180 000 euros. Alors forcément, les sponsors privés sont les bienvenus, mais sans le soutien public, la pérennité du club serait forcément en jeu. Le troisième reportage fait le point sur la mutualisation. C’est d’ailleurs l’option choisie il y a plus de dix ans par les clubs de canoë-kayac de Bar-le-Duc et Ancerville, qui ont fusionné, même si le fait d’avoir deux bases éloignées d’une vingtaine de kilomètres occasionne forcément des problèmes d’organisation.
300 spectateurs
Ce documentaire, proche des sportifs, a été aussi l’occasion pour Bernard Aubriet, le président du CDOS 55 de redire son mécontentement face à «la baisse des aides directes à une période où la société attend beaucoup du sport (un moyen pour améliorer la santé, résoudre les problèmes des banlieues sensibles…)», sans oublier évidemment «la dérive» du CNDS (Centre national du développement du sport). «Initialement, cette caisse nationale alimentée par des prélèvements sur la Française des jeux avait la mission d’accompagner le développement du sport amateur, aujourd’hui cela sert à financer la construction des grands stades»… Indignation des spectateurs, lors des deux avant-premières, qui ont été diffusées en juin aux cinémas de Bar-le-Duc et Verdun, devant près de 300 personnes. Malgré une invitation de l’ensemble des politiques meusiens, seuls deux élus avaient fait le déplacement, prouvant leur manque d’intérêt pour ce sujet. Dommage pour le sport, qui attend des réponses et le soutien des politiques… alors même qu’il nourrit l’attractivité du territoire.
Le documentaire est désormais consultable sur le site : www.cdos55.fr
Des DVD du flm seront distribués dès cet automne aux différents partenaires afn de poursuivre la promotion et
la communication autour d’Enquête de sport mais aussi tenter d’alerter les décideurs politiques.