Enduiseur façadier : le casse-tête du recrutement

Installée depuis 2011 sur la commune de Rodelinghem, l'entreprise Côte d'Opale Isolation, spécialisée dans l'enduit projeté sur façades et l'isolation thermique par l’extérieur, peine à recruter de la main d’œuvre. Les formations sont peu nombreuses dans ce domaine, et les candidats ne courent pas les rues.

 Un chantier Eiffage pour des logements à Dunkerque qui fait appel à Côte d'Opale isolation.
Un chantier Eiffage pour des logements à Dunkerque qui fait appel à Côte d'Opale isolation.

De six salariés au début du mois de mars, Côte d’Opale Isolation n’en compte plus que quatre un mois plus tard. «Nous avions embauché deux personnes à l’issue de leur formation. Le premier n’est resté que trois jours car il avait peur de la hauteur, et le second n’arrivait pas à s’intégrer. C’est un retour en arrière», déplore Christelle Avrons, la cogérante de l’entreprise. Un retour en arrière d’autant plus pénible quand on connaît les difficultés à recruter des profils d’enduiseur façadier. Elle et son mari recherchaient depuis plusieurs mois de la main-d’œuvre. Pour cela, ils ont fait fonctionner leur réseau, se sont rapprochés de Pôle emploi, et ont même publié des annonces dans la presse. En vain. «Proch’emploi nous a orientés vers l’AFPA qui proposait une formation avec quatre candidats. Les deux personnes que nous avions embauchées étaient formées, les deux autres l’étaient insuffisamment. J’ai réitéré mon offre auprès de Proch’emploi pour trouver d’autres candidats, et j’ai de nouveau déposé une annonce sur Pôle emploi. On croise les doigts…» Avec ces départs, le risque est de perdre des clients si les chantiers prennent du retard, occasionnant des pénalités financières. Malgré un carnet de commandes plein pour les six prochains mois, un CDI à l’embauche et un chiffre d’affaires en 2018 qui dépasse 500 000 € (pour un résultat net de 46 000 €), les candidats ne se bousculent pas. Une des solutions pourrait être l’embauche et la formation en interne d’apprentis, mais les restrictions posent problème, notamment au niveau de l’âge et de la sécurité. «Nous travaillons en hauteur, parfois à plus de quinze mètres. On ne peut donc pas faire appel à des apprentis mineurs», souligne Christelle Avrons. 

«On préfère embaucher à l’avance plutôt qu’être au pied du mur»

L’entreprise, qui travaille dans l’enduit projeté et dans l’isolation thermique par l’extérieur, pour des grandes entreprises principalement, compte aujourd’hui trois enduiseurs et un manœuvre. Pour continuer à se développer et honorer ses chantiers, elle a besoin de deux personnes supplémentaires, et souhaite en recruter trois autres d’ici la fin de l’année. «On préfère embaucher à l’avance plutôt qu’être au pied du mur. Je me suis rapprochée du CFA d’Hesdigneul qui doit ouvrir une formation d’enduiseur. J’attends leur retour.» Et du côté de l’AFPA ? «C’est plutôt une formation de façadier peintre, qui ne correspond pas réellement à nos besoins», indique la cogérante. Trouver cette main-d’œuvre semble relever du casse-tête, alors que les entreprises positionnées sur ce secteur se sont multipliées ces dernières années.