Encourager la réussite et la diversité dans l'entrepreneuriat

Initié en région, le programme Emergence – impulsé par le bailleur social Aréli et soutenu par 70 partenaires – accompagne depuis 2002 la réussite scolaire et professionnelle des jeunes issus de milieu modeste en leur ouvrant l'accès à une bourse, à un réseau professionnel et à un coaching. Une preuve supplémentaire que le succès n'attend pas le nombre des années.

Entreprises, collectivités, grandes écoles... toutes viennent chercher dans le programme, des valeurs différentes.
Entreprises, collectivités, grandes écoles... toutes viennent chercher dans le programme, des valeurs différentes.

Tous les deux ans, les partenaires (entreprises, fondations, universités, collectivités locales…) vont à la rencontre des lauréats de l’année : une quarantaine de lycéens issus de la région qui brillent par leur audace, leur tenacité et leur projet professionnel. Depuis 15 ans, Emergence a accompagné plus de 800 jeunes, pour créer “un cercle vertueux de la réussite“, avec des critères définis : obtention du bac avec mention, ou en premier cycle d’enseignement supérieur, détenteurs d’une bourse, mais surtout avec une motivation hors pair, à l’image de Kenza, jeune fille entrée à l’IESEG à force de travail et qui allie aujourd’hui métier et passion en travaillant à la FIFA. Coachés par un parrain ou une marraine du monde de l’entreprise, un étudiant tuteur ou de l’équipe d’Aréli, les lauréats perçoivent une bourse de 1 000 à 6 500 euros par an.

“Une entreprise doit se créer une chaîne de valeurs positive”

“Live for good”, un accompagnement à l’entrepreneuriat

Créé il y a cinq ans par Jean-Philippe Courtois, vice-président exécutif et président des ventes, du marketing et des opérations de Microsoft, le programme “Live for good” se veut un catalyseur de bonnes idées pour “libérer le potentiel de jeunes venus de tous horizons par l’entrepreneuriat social“. “Nous organisons des ateliers avec des jeunes sur le social business, pour en démocratiser l’accès. Je sais que le mot ‘social’ peut parfois avoir des connotations négatives en France. Une entreprise sociale n’est pas une association : elle est définie par son impact sociétal, sa gouvernance participative et sa lucrativité encadrée“, détaille Jean-Philippe Courtois, témoin d’honneur de la rencontre Emergence du mois de février dernier. Ce programme national sélectionne 50 jeunes chaque année. Ces “entrepreneurs for good” bénéficient d’un programme de 12 mois dispensé à Fontainebleau pour faire décoller leur start-up. C’est par exemple le cas d’Ophélie Vanbremeersch, une Lilloise de 19 ans à l’origine de ZAC, qui collecte des lunettes dans des lieux publics, reconditionne les montures pour développer l’économie circulaire. Depuis la création de l’entreprise, plus de 1 000 lunettes ont d’ores et déjà été collectées, avec des box mises en place dans 25 entreprises ou écoles. “Nous avons déjà suivi près de 150 jeunes, avec 85% de taux de succès. D’un point de vue plus général, toutes les entreprises ont besoin de donner un sens à ce qu’elles font et beaucoup de dirigeants de grandes entreprises en ont conscience. Oui, une entreprise doit faire du profit, mais elle doit se créer une chaîne de valeur positive.” Dans les Hauts-de-France, c’est l’antenne lensoise d’UnisCité qui porte le programme Génération Impact, premier programme de sensibilisation à l’ESS et l’entrepreneuriat social par et pour les jeunes.

En quête de parrain ou de marraine

Une soixantaine d’entreprises participent à Emergence et s’engagent à soutenir les jeunes lauréats par un soutien financier annuel, mais aussi en mobilisant leurs collaborateurs ou en ouvrant la porte de leurs établissements ou de leur réseau. C’est par exemple le cas d’Adeo, de Bouygues bâtiment Nord-Est, de Lesaffre, du groupe IRD ou, tout récemment, de Lemahieu, reprise il y a deux ans par Martin Breuvart.

Jean-Philippe Courtois, témoin d’honneur du déjeuner de février. (Crédit photo Sébastien Jarry)


Les lauréats en quelques chiffres

• 667 lauréats : 429 lauréats diplômés, 238 en cours d’étude

• Issus de 20 lycées de la métropole lilloise

• 92% sont en poste à l’issue de l’obtention de leur diplôme