En Israël, Bardella rencontre des survivants du 7-Octobre et défend un front commun

Jordan Bardella, le président du parti français d'extrême droite Rassemblement national, a entamé mercredi une visite sans précédent pour sa formation en Israël afin d'assister à une conférence sur la lutte...

Le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella (g), écoute l'officier israélien Ethan Dana lors d'une visite au mémorial des victimes et des otages des attaques du 7 octobre 2023, près du kibboutz Re'im dans le sud d'Israël, le 26 mars 2025 © Jack GUEZ
Le président du Rassemblement national (RN), Jordan Bardella (g), écoute l'officier israélien Ethan Dana lors d'une visite au mémorial des victimes et des otages des attaques du 7 octobre 2023, près du kibboutz Re'im dans le sud d'Israël, le 26 mars 2025 © Jack GUEZ

Jordan Bardella, le président du parti français d'extrême droite Rassemblement national, a entamé mercredi une visite sans précédent pour sa formation en Israël afin d'assister à une conférence sur la lutte contre l'antisémitisme, à l'invitation du gouvernement israélien.

Premier dirigeant du parti fondé par Jean-Marie Le Pen à être officiellement invité par le gouvernement israélien, il s'est d'abord rendu sur les lieux du massacre du festival Nova, où plus de 370 personnes ont été tuées le 7 octobre 2023 lors de l'attaque du Hamas dans le sud d'Israël.

Le jeune président du RN s'est recueilli devant des photos des victimes sous le vrombissement des avions militaires israéliens qui survolent quotidiennement cette partie du Néguev depuis la reprise le 18 mars des frappes aériennes dans la bande de Gaza, toute proche, après une trêve d'environ deux mois.

M. Bardella a longtemps écouté un jeune homme de 25 ans, survivant de la tuerie. "Vous avez beaucoup de courage, c'est important que les gens en France se rendent compte de ce qui s'est passé ici", lui a-t-il dit.

Selon Paris, l'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 50 Français.

La visite a été menée par un représentant de l'armée israélienne, et ponctuée de commentaires du ministre israélien de la Diaspora, Amichai Chikli, et de l'ancien député français LR (droite), Meyer Habib.

Dans la même région, à Netiv Haasara, M. Bardella a ensuite rencontré Sabine Taasa, une Franco-Israélienne dont le mari et le fils aîné ont été tués lors de l'attaque du Hamas. 

"Il faut occuper Gaza", lui a-t-elle dit, "on n'a pas demandé cette guerre, j'espère que l'Europe pourra le comprendre". Au cours de la conversation, M. Bardella a lui estimé que le conflit dans la bande de Gaza était celui de "la civilisation contre la barbarie".

Auprès des journalistes français l'accompagnant, il s'est refusé à tout commentaire "sur des opérations militaires qui sont en cours".

Mêmes adversaires

Plus tôt, il avait affirmé qu'Israël et la France avaient "les mêmes adversaires", établissant un parallèle entre l'attaque du Hamas en Israël et les attentats jihadistes du 13 novembre 2015 en France.

De retour à Jérusalem, il s'est rendu en fin d'après-midi au mémorial de la Shoah de Yad Vashem.

Jeudi, M. Bardella doit prendre la parole lors d'une grande conférence sur l'antisémitisme, aux côtés d'autres représentants de l'extrême droite européenne.

Son invitation a suscité des réactions en Israël et parmi d'autres invités internationaux à l'évènement, dont l'intellectuel français, Bernard-Henri Lévy, qui a annulé sa venue.  

Malgré ses efforts de dédiabolisation, notamment envers la communauté juive, le RN reste associé aux propos antisémites de son fondateur Jean-Marie Le Pen, décédé en janvier 2025. 

"Jordan Bardella n'est pas un homme d'extrême droite, mais un ami extrême d’Israël", avait déclaré M. Chikli pour justifier son invitation.

Interrogé sur la déportation des Juifs de France lors d'une rencontre avec la presse à Netiv Haasara, M. Bardella a répondu : "Je considère que le régime de Vichy a pris une part bien plus qu'active dans la collaboration avec l'Allemagne nazie et que le régime de Vichy portait en lui le déshonneur de la France."

"Mais pour moi, la France était à Londres, aux côtés du général de Gaulle", a-t-il ajouté, précisant néanmoins que "la France, par le régime de Vichy [était] en partie responsable" de la Déportation.

L'attaque sans précédent du Hamas du 7 octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 otages enlevés lors de cette attaque, 58 sont toujours retenus dans la bande de Gaza, dont 34 sont morts, selon l'armée israélienne.

L'offensive militaire israélienne de représailles a tué au moins 50.183 personnes à Gaza, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

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