En Gironde, Glucksmann rassemble ses troupes et se prépare pour 2027, ou avant
Le leader de Place publique Raphaël Glucksmann a rassemblé ses troupes et ses alliés samedi à La Réole, en Gironde, espérant massifier son parti en vue des prochaines échéances électorales et offrir une...
Le leader de Place publique Raphaël Glucksmann a rassemblé ses troupes et ses alliés samedi à La Réole, en Gironde, espérant massifier son parti en vue des prochaines échéances électorales et offrir une alternative "sociale-démocrate" à Jean-Luc Mélenchon à gauche.
Pour sa rentrée politique, la tête de liste PS-Place publique aux élections européennes, forte de son score de 14% qui l'a placé en tête de la gauche, veut faire fructifier l'espoir suscité sur sa ligne pro-européenne et anti-LFI. Et il prévient: "Je ne compte pas du tout me taire pendant un an".
Avant son discours dimanche, des tables rondes, ateliers et débats ont animé la journée de samedi, rassemblant quelque 2.000 personnes: l'eurodéputé veut pouvoir présenter "un projet" pour la France d'ici juin et une possible nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale.
"On doit commencer à travailler tout de suite. On n'a plus le droit d'être surpris", comme après l'annonce de la dissolution en juin dernier, a-t-il expliqué à la presse.
Après avoir participé aux Rencontres de la gauche organisées à Bram (Aude) par la présidente socialiste d'Occitanie Carole Delga, et au lancement du mouvement du maire PS de Saint-Ouen, Karim Bouamrane, l'eurodéputé a donc réuni lui aussi plusieurs figures de la social-démocratie, pour "réfléchir à un projet".
"C'est un peu la compétition", ironise une socialiste. Si l'on ajoute l'ex-Premier ministre Bernard Cazeneuve et François Hollande, "qui multiplie les interventions ça va faire beaucoup de monde sur le même créneau".
"C'est par le projet qu'on va se retrouver", rétorque Carole Delga.
"Affirmons ce qu'on est, créons une dynamique", insiste le cofondateur de Place publique. "Et quand nous saurons qui nous sommes, ce que nous voulons, eh bien nous aurons le courage, la force de refuser les oukases et les diktats" de La France insoumise, a-t-il développé sur TF1.
Autour de Raphaël Glucksmann étaient également présents le sénateur écologiste Yannick Jadot, plusieurs figures en rupture avec la macronie, comme l'ex-ministre Aurélien Rousseau, aujourd'hui député Place publique ou Clément Beaune. Et des socialistes, plus ou moins hostiles à l'alliance avec LFI voulue par le premier secrétaire Olivier Faure, comme la maire de Paris Anne Hidalgo.
"Je souhaite participer au travail programmatique initié par Raphaël avec beaucoup d'envie et d'intérêt", a assuré cette dernière.
Le député ex-Renaissance Sacha Houlié qui se dit "en stage découverte" à Place publique, -"On est d'accord sur le fond mais j'ai pas encore ma carte"-, va de son côté travailler sur les questions de police, gendarmerie, sécurité civile et immigration, a-t-il expliqué.
Continuer à croître
Le député prévoit la construction prochaine d'un groupe social-démocrate à l'Assemblée, composés notamment de non-inscrits comme lui, de membres du groupe centriste Liot ou du MoDem. Et à terme de socialistes.
Le patron du PS n'est pas venu: Olivier Faure et Raphaël Glucksmann, proches aux européennes, sont en froid depuis la création du Nouveau Front populaire (NFP).
"Contrairement à Olivier Faure, j'ai une conviction: si la gauche veut gouverner, elle doit se libérer de Mélenchon et de ses affidés", a affirmé Raphaël Glucksmann dans Libération, échaudé par la violente campagne des européennes, avec le sentiment d'avoir été évincé au moment de la création du NFP.
Place publique n'a hérité que d'une poignée de circonscriptions et n'en a gagné qu'une seule. "Si vous n'avez pas un appareil fort, vous êtes le jouet des autres partis", constate-t-il.
Il entend donc massifier son parti fondé en 2018. Place publique a déjà multiplié par cinq ses adhérents (près de 11.000 membres). "Il faut continuer à croître", affirme Raphaël Glucksmann, qui prévoit un congrès fin janvier, début février.
"On veut croître mais pas au détriment du Parti socialiste", rassure-t-il, voulant avoir un "rôle d'aiguillon".
L'essayiste ne cache pas se projeter sur la présidentielle de 2027, où "ce sera la social-démocratie, et non un succédané du macronisme ou un avatar du populisme de gauche, qui fera face au lepénisme", prédit-il.
Pour le maire PS de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, "Place publique prendra des militants au PS" si au congrès prévu en 2025, "le PS conserve la même ligne" d'alliance avec LFI.
Mais pour un membre de la direction du PS, en devenant le héros des anti-Faure, Glucksmann pourrait se révéler "radioactif pour le reste de la gauche".
Un responsable de collectivité socialiste abonde: "La social-démocratie, ça parle à une petite élite militante, pas à la masse des électeurs de gauche."
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