Employer une personne ayant une trisomie 21

Jean-François Dubois, artisan fromager affineur, témoigne sur la réussite de l’intégration d’une jeune trisomique.
Jean-François Dubois, artisan fromager affineur, témoigne sur la réussite de l’intégration d’une jeune trisomique.

Depuis près de 30 ans, l’association Down Up aide des enfants et adultes ayant une trisomie 21 à s’intégrer en milieu ordinaire, que ce soit à l’école, dans le monde professionnel ou le logement, le cheval de bataille étant la désinstitutionalisation.

Une exploration des conditions de la réussite. Dans le contexte de l’emploi de la personne en situation de handicap, Emmanuel Laloux, président de Down Up, a organisé une soirée d’échanges à l’espace Notre-Dame d’Arras sur le thème «Employer les personnes ayant une trisomie 21, les conditions de la réussite : former – informer – accompagner». A travers des témoignages d’intégrations professionnelles, l’idée était d’explorer les conditions de leur réussite dans le cadre d’échanges en trois temps : former la personne ayant une trisomie 21, informer l’entreprise ou l’institution d’accueil, accompagner le travailleur et l’entreprise ou l’institution d’accueil.

De multiples témoignages. Sur le thème «Former la personne ayant une trisomie 21», Benoît Thouvenin, gérant du restaurant McDonald’s de Beaurains, a bâti avec Down Up un projet visant à embaucher un équipier ayant une trisomie 21. Celui-ci a été intégré dans un programme de formation classique, comme tout nouveau équipier embauché, avec des ajustements selon les progrès observés dans l’apprentissage des tâches.

Le témoignage sur le thème «Informer l’entreprise ou l’institution d’accueil» est éloquent. Isabelle Caron, référent accueil/facturation à la Générale de santé à Arras, a accueilli Eléonore au service facturation. Elle y a d’abord fait des stages dans le cadre de sa formation scolaire puis a été embauchée, d’abord avec un contrat aidé puis en CDI. Isabelle observe qu’Eléonore exécute des tâches utiles qui dégagent du temps pour les autres salariées, que sa présence a modifié positivement l’ambiance de travail et qu’elle apporte à l’entreprise autant que cette dernière lui apporte.

 

D.R.

Jean-François Dubois, artisan fromager affineur, témoigne sur la réussite de l’intégration d’une jeune trisomique.

Un manque d’aides aux petites entreprises. Jean-François Dubois, artisan fromager affineur, gère La Finarde, entreprise familiale spécialisée dans la vente au détail sur les marchés de la région. Installée depuis peu à la Citadelle d’Arras, elle pratique l’affinage de fromages artisanaux. Employant moins de dix salariés, l’entreprise n’a aucune obligation d’employer un travailleur en situation de handicap.

Après avoir pris connaissance de ce qui caractérise la personnalité d’une personne ayant une  trisomie 21, Jean-François Dubois a proposé à une jeune trisomique un stage de trois mois qui a débouché sur un CDI à temps partiel dans le cadre d’un contrat initiative emploi. La salariée s’occupe de l’entretien du linge, du repassage et de l’affinage de petits fromages. Le dirigeant insiste «sur l’importance de l’accompagnement pour la formation aux gestes professionnels» et rappelle des comportements basiques. Il déplore le fait que les petites entreprises ne soient pas aidées financièrement lorsqu’elles emploient de manière pérenne une personne en situation de handicap.