Elle vient de créer une société de distribution

L’association date de 1987. Sa vocation : l’insertion sociale et professionnelle. Ses activités : le maraîchage bio, la transformation par déshydratation, l’entretien d’espaces verts. Son actualité : un site marchand et une SASU en phase de lancement.

Rue de Bohain à Cambrai : l’atelier où l’on épluche.
Rue de Bohain à Cambrai : l’atelier où l’on épluche.
D.R.

Stéphane Abes, directeur depuis une douzaine d’années.

Début mars, Bio Cambrésis participait une nouvelle fois au Bio-forum de Cambrai, au palais des Grottes. L’association y présentait ses produits phare issus de l’agriculture biologique : des sachets de potages de légumes et des flacons d’aromates ou d’épices… Son autre actualité en cette fin d’hiver, c’était la création, le 1er janvier, d’une société, une SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle), appelée Bio Cambrésis distribution. Stéphane Abes, le directeur, explique : «Elle est adossée à l’association, qui est son actionnaire unique et dont elle sera la sous-traitante. Sa vocation sera de commercialiser les produits bio régionaux, les nôtres et d’autres… Pour l’instant, le catalogue est en cours d’élaboration, tout comme notre projet de site marchand qui viendra compléter notre site vitrine. C’en sera la boutique virtuelle.» Il ne cache pas que le statut associatif historique et l’agrément d’atelier-chantier d’insertion limitait la progression du chiffre d’affaires, d’où cette création qui devrait déboucher sur la création d’un premier emploi de magasinier et de gestionnaire.

Maraîchage et transformation. De l’avis du directeur, Bio Cambrésis reste un cas unique dans la région. Pour lui, tout d’abord, le qualificatif de «petite entreprise de l’agroalimentaire» s’applique bien à l’association. «Rue de Bohain, nous avons à la fois une activité maraîchère biologique étalée sur 40 000 m2 et des ateliers de transformation selon un procédé de déshydratation.» Il en sort, en sachets ou flacons, des potages, aromates, riz, taboulé, épices, courts-bouillons… Sur son site internet, de création assez récente, l’association se présente comme une pionnière sur ce marché des légumes et aromates biologiques déshydratés.

Cette première activité concerne une quarantaine de personnes. Ses clients, situés un peu partout en France, sont des réseaux de distribution et grossistes spécialisés et «un peu la grande distribution». Stéphane Abes estime que le marché du bio a pour l’instant tendance à se tasser et à se chercher avec l’arrivée des grandes surfaces. Le chiffre d’affaires tourne autour de 350 000 euros.

D.R.

Rue de Bohain à Cambrai : l’atelier où l’on épluche.

 

Entretien des espaces verts. Bio Cambrésis a aussi développé des activités touchant à l’environnement : la production florale, l’entretien d’espaces verts, l’entretien de chemins de randonnées, de berges et de rivières. «Nous avons une convention avec la communauté d’agglomération de Cambrai dans le cadre d’une délégation de service public, explique Stéphane Abes. Cela concerne 35 autres personnes.» 

Avec les dix permanents, la structure représente donc une centaine d’emplois.

Acteur de l’économie sociale et solidaire. L’association − et c’est une autre de ses caractéristiques − fait partie, avec ces deux activités, des acteurs de l’économie sociale et solidaire. Depuis 25 ans, elle est, en effet, dédiée à l’insertion sociale et professionnelle de personnes sans emploi, dites «éloignées de l’emploi» et/ou bénéficiant des minima sociaux.

Un projet avec la ville. Le directeur, à ce poste depuis 12 ans, entré dans l’association en qualité de formateur en 1992, évoque un autre projet : l’acquisition par la Ville des terrains et bâtiments de la rue de Bohain qui appartiennent pour l’instant à l’Etat. C’est en cours. «Le site, précise-t-il, va d’ailleurs se retrouver sur le tracé de la trame verte de Cambrai.» C’est assez logique…

Contact : www.biocambresis.fr

 


25 ans d’histoire

 

L’association a été créée en 1987, il y a plus de 25 ans. Le site internet de Bio Cambrésis précise que des demandeurs d’emploi avaient souhaité cultiver et vendre des produits biologiques. Stéphane Abes ajoute que des cadres et dirigeants avaient eu de leur côté le projet de créer des activités d’insertion.

A la rubrique «historique», le site précise qu’un séchoir pour déshydrater a été acquis l’année suivante et que, lors de cette même année 1988, une première gamme de produits est apparue et que cinq personnes furent embauchées en contrat d’insertion (les TUC à l’époque). Le statut de «chantier d’insertion» et l’embauche des encadrants techniques et d’une accompagnatrice socioprofessionnelle datent de 1990.

L’activité environnementale a commencé, elle, en 1996. Elle était tournée vers le fleurissement des communes de la communauté d’agglomération de Cambrai. C’est en 2008 que l’intercommunalité a confié à l’association l’entretien de ses espaces verts.

Stéphane Abes revient sur un épisode économique des années 2000 : la création d’une ferme d’élevage de volailles biologiques. «Ce projet comprenait un élevage et un abattoir. Il s’agissait d’un chantier d’insertion retenu par le secrétariat d’Etat de l’époque qui l’avait jugé innovant et inédit. Une micro-filière avait été ainsi mise en place à Beauvois-en-Cambrésis, avec quinze emplois d’insertion et deux permanents. Mais elle n’a pas pu durer. Pour deux raisons : la crise du blé dont le prix a grimpé de 30% et l’évolution de la réglementation européenne sur les abattoirs. La transformation imposée aurait coûté trop cher, les banques n’auraient jamais suivi