Elle opte pour le SCOT lillois

En décidant cette orientation, la CCPC abandonne le Douaisis et envoie un message fort alors que la réforme territoriale Valls reste en question…Mais cela peut aussi soudainement propulser les élus pévélois rue du Ballon à Lille… Curieux parcours que celui de cet EPCI né par défaut.

Jean-Luc Detavernier (à droite) sera-t-il l’éphémère président d’une éphémère intercommunalité rurale intégrée à LMCU ?
Jean-Luc Detavernier (à droite) sera-t-il l’éphémère président d’une éphémère intercommunalité rurale intégrée à LMCU ?

 

Jean-Luc Detavernier (à droite) sera-t-il l’éphémère président d’une éphémère intercommunalité rurale intégrée à LMCU ?

Jean-Luc Detavernier (à droite) sera-t-il l’éphémère président d’une éphémère intercommunalité rurale intégrée à LMCU ?

La Communauté de Communes Pévèle Carembault (CCPC) a choisi le SCOT de Lille Métropole Communauté Urbaine, ce qui relance l’un des débats1 qui agitent les élus pévélois : rentrer dans le giron lillois ou jouer l’indépendance entre Douai, Valenciennes et Lille. LMCU s’est depuis longtemps préoccupée de la Pévèle. Bref, la CCPC n’est toujours pas fixée sur son sort réel malgré les discours officiels de ses leaders qui ont pris leur temps, depuis l’été 2006, quand ils posèrent les bases d’abord d’un Pays. Le Pays pévélois a travaillé jusqu’au 31 juillet 2014 (dissolution) à promouvoir l’émergence et les capacités d’une communauté de communes pévéloise en valorisant les politiques du Conseil régional, son principal soutien financier. Ils se donnaient jusqu’en 2015 et même jusqu’en 2017 pour tout faire, mais le préfet a dit aux six coprésidents qu’au 1er janvier 2014, ils formeraient un seul EPCI de 93 150 habitants et 38 communes.

Tournant le dos de manière résolument iconoclaste à l’air du temps et aux urgences financières étatiques, la CCPC et son président, Jean-Luc Detavernier ont décidé le conservatisme : ils ont gardé les 124 agents intercommunaux des cinq ex-petits EPCI dissous (contre 115 à Valenciennes Métropole, 194 408 habitants pour 35 communes), en en récupérant quatre du Pays pévélois, conservant les cinq anciens DGS et en en embauchant un sixième. Enfin, ils se donnent jusque fin 2015 pour répartir les compétences optionnelles. Avant le 1er janvier 2014, le président Detavernier avait opportunément expliqué aux élus les dossiers «chauds» et, en tant que fiscaliste professionnel, il a, s’appuyant sur une étude de KPMG, montré les enjeux des compétences non obligatoires, qui ne sont qu’une dizaine en fait.

La CCPC est un peu comme ces marins qui hésitent à prendre le large ne sachant rien de la météo. En effet, si la réforme Valls va au bout de sa mouture initiale, les Départements sont condamnés, et donc le choix de M. Detavernier (qui est conseiller général) de faire profiter son EPCI des contrats de territoires prend l’eau. Or, le bloc communal, c’est la commune et son département. Puis, les perspectives des dotations étatiques constamment rabiotées ne correspondent pas à la création d’identité forte de ce nouveau territoire, la qualité de vie par l’économie en harmonie avec la ruralité. Enfin, quid de ce que l’exécutif a martelé sans être contredit par la CDCI2 lors du dernier Congrès des maires à Douai ? Oui, il va falloir à nouveau densifier la carte intercommunale, à peine terminée la première vague. Pour tous, il va de soi que dans les conditions citées plus haut, la CCPC sera lilloise et aura peu vécu, sans préjuger du sort des CAPH et ValMétropole.

  1. Le Carembault ou Haute-Deûle (avec Phalempin) a été rajouté par l’Etat à la Pévèle, d’où polémique.

  2. Commission départementale de coopération intercommunale élue et pilotée par le préfet du Nord et son rapporteur Patrick Masclet , président des Maires du Nord.