Education: Attal veut "revoir" la "question du tabou du redoublement"

Le ministre de l'Education nationale, Gabriel Attal, a affirmé mercredi qu'il "faut revoir" la "question du tabou du redoublement" et promis de "prendre des décisions" à...

Le ministre de l'Éducation Gabriel Attal, à Hambourg le 10 octobre 2023, lors des consultations gouvernementales franco-allemandes © Ludovic MARIN
Le ministre de l'Éducation Gabriel Attal, à Hambourg le 10 octobre 2023, lors des consultations gouvernementales franco-allemandes © Ludovic MARIN

Le ministre de l'Education nationale, Gabriel Attal, a affirmé mercredi qu'il "faut revoir" la "question du tabou du redoublement" et promis de "prendre des décisions" à ce sujet, qu'il annoncera début décembre.

"Un élève qui rentre en 6e sans savoir lire ou compter, c'est quasiment de la maltraitance", a déclaré le ministre lors d'un atelier sur l'école au congrès de l'Association des maires de France. 

Gabriel Attal a prévu de faire une série d'annonces le 5 décembre "pour élever le niveau général" des élèves, en particulier au collège où sa proposition de "groupes de niveau" en maths et français fait débat.

"Comment voulez-vous apprendre l'histoire-géo si vous ne savez pas lire? La physique-chimie sans savoir compter?", a insisté M. Attal. "Il faut prendre des décisions".

"Je les assumerai", a-t-il ajouté, donnant "rendez-vous début décembre" pour en connaître le détail.

Le redoublement, dont la France a longtemps été la championne, n'a jamais été interdit dans le pays mais simplement rendu exceptionnel en 2014 par un décret de la ministre Najat Vallaud-Belkacem. Puis Jean-Michel Blanquer a décidé, dès son arrivée au ministère de l'Education nationale en 2017, de modifier les règles pour que "le redoublement reste possible quand c'est dans l'intérêt de l'élève, et dans des cas qui doivent rester rares". 

Pour Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-SNUipp, principal syndicat du primaire, "penser que le redoublement peut être bénéfique pour un enfant est une croyance car aucune étude ne le démontre. Il faut donc arrêter les déclarations de comptoir", a-t-elle asséné. 

"Parler de groupe de niveau, de redoublement est une manière conservatrice de voir l'école et ce n'est pas la nôtre car tout cela repose sur une forme de tri des élèves", regrette Jérôme Fournier, secrétaire national du SE-Unsa.

Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du second degré (collèges, lycées) estime aussi que cela peut créer une "école à deux vitesses" avec "les bons d'un côté et les moins bons de l'autre". Mais, concède-t-elle, le redoublement "peut être une solution dans certains cas" au collège et au lycée.

Le ministre a aussi rappelé qu'il annoncerait à cette même occasion "la possibilité pour (son) ministère de labelliser des manuels scolaires", dont le contenu et la méthode auront fait la preuve de leur "efficacité".

Il a également pris date en janvier pour dévoiler "une réforme profonde de la formation au métier enseignant", afin notamment de pouvoir "pré-recruter au niveau du bac" ceux qui ont "la vocation" de prof et rétablir un "concours au niveau bac+3" suivi d'une "entrée progressive dans le métier sur deux ans".

"Je pense que ça règlera une partie du problème" d'attractivité de la profession, a-t-il expliqué, alors que de nombreux postes restent vacants chaque année, faute de candidats.

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