EDHD à Cappelle-la-Grande : l'aventure entrepreneuriale de Pascal Désire

Chef d’entreprise depuis 1982, Pascal Désire est à la tête d’une PME spécialisée dans l’hydraulique et les moteurs électro-diesel, qui emploie 140 personnes à Cappelle-la-Grande et sur trois autres sites dans le Nord et le Pas-de-Calais. Trois de ses enfants ont rejoint l’entreprise. L’un deux se prépare à lui succéder d’ici quelques années.

Bertrand Désir, qui a intégré EDHD en 2014, devrait succéder à son père, Pascal Désir, 68 ans et chef d'entreprise depuis 1982.
Bertrand Désir, qui a intégré EDHD en 2014, devrait succéder à son père, Pascal Désir, 68 ans et chef d'entreprise depuis 1982.

«Des PME familiales indépendantes dans le secteur de la mécanique, il n’y en a plus beaucoup dans le Dunkerquois. Je me demande même si on n’est pas la dernière», s’interroge Pascal Désire, le gérant d’EDHD, une solide PME spécialisée dans le négoce de pièces hydrauliques et dans la maintenance de moteurs électro-diesel. Celle-ci était installée à Dunkerque lorsqu’il l'a reprise en 1987 pour compléter l’activité de sa propre entreprise de maintenance hydraulique, Hydromaintenance, qu’il avait créée en 1982. 

«Alors, oui, c’est une fierté que mes quatre enfants aient choisi de rejoindre l’entreprise, même si l’un d’entre eux, Eric, vogue désormais vers un horizon complètement différent. C’est rassurant, à 68 ans, de savoir que mon fils aîné Bertrand, qui me seconde depuis 2018 après avoir fait ses preuves comme responsable d’atelier, va prendre la suite. Quand ? Je ne sais pas encore. Pour l’instant, nous prenons les décisions à deux, mais, ce qui est sûr, c’est qu’il ne peut pas y avoir deux chefs à la tête d’une entreprise», sourit Pascal Désire qui emploie également ses filles Laurence et Anne, respectivement comme responsable du service juridique depuis 2017 et comme chargée d’accueil et des tâches administratives depuis 2021. Sans oublier sa sœur, prochainement en retraite, et l’un de ses neveux.

«C’est plutôt agréable de travailler en famille, abonde Bertrand Désire. Le ton peut parfois monter, mais c’est surtout parce qu’on se laisse entraîner par notre passion pour l’entreprise et le métier. Pas vraiment pour désaccord...» Un avis complètement partagé par Pascal Désire, que son fils a pris l’habitude d’appeler «chef» dans le cadre professionnel. «Mais il ne faut pas oublier nos équipes, tient-il à préciser. Sans elles, il n’y a pas d’entreprise.»

Hydraulique et électro-diesel

Installée dans la zone d’activités de la Grande-Porte à Cappelle-la-Grande, en bordure d’A25 depuis 2003, EDHD y a trouvé tout l’espace nécessaire à son développement. Aujourd’hui, la PME emploie 140 personnes entre Cappelle-la-Grande et ses trois agences de Harnes, Tilloy-lez-Cambrai et Hallennes-lez-Haubourdin, qui lui permettent de rayonner sur un secteur couvrant le grand nord de Paris sur deux segments : l’hydraulique mobile et industrielle d’une part, (réparation et maintenance sur site et en atelier, réalisation de travaux neufs, négoce de pièces et location de matériel de levage) et l’électro-diesel d’autre part (réparation et maintenance de moteurs diesel pour les entreprises et les particuliers). «Nous travaillons avec les gros donneurs d’ordres de la région, dans les secteurs de la métallurgie, de la sidérurgie, du ferroviaire et du maritime», précise Bertrand Désir.

Investissement de 400 000 euros

En 2021, EDHD a réalisé un chiffre d’affaires de 19 millions d’euros qu’elle espère voir croître dans les années à venir grâce au développement dans un nouveau segment de plus en plus demandé par les clients, l’automatisme, mais aussi à un investissement de 400 000 euros dans un nouveau banc d’essais, pour lequel l’entreprise a reçu une aide financière de l’Etat de 100 000 euros dans le cadre du plan France relance. 

«Nous ne concevons pas de rendre une pièce hydraulique réparée chez nous à un client sans l’avoir testée au préalable, commente Bertrand Désire. Notre ancien banc avait 30 ans et n’avait plus ni la technologie ni la puissance nécessaire. Il nous fallait le changer à brève échéance. Nous avons opté pour un banc d’essais à commande numérique très récemment développé par l’un de nos principaux fournisseurs en matériels hydrauliques, RexRoth, qui nous garantit des tests à la hauteur de notre niveau d’exigence et pour un délai beaucoup plus court, ce qui va augmenter notre productivité. Nous sommes la première entreprise en France chez qui il est installé.»

L’augmentation de la productivité, ajoutée au développement commercial dans le secteur de l’automatisme et aux départs en retraite annoncés devraient conduire EDHD à recruter une petite vingtaine de personnes sur ses quatre site dans les mois qui viennent.