Ecocité à Amiens : les passerelles entre la recherche et les PME
À l’occasion de la première édition d’Ecocité, Amiens Métropole a mis en lumière les dispositifs facilitant les collaborations entre les PME et le monde de la recherche.
« Avec « Ecocité », Amiens Métropole a voulu créer un nouveau rendez-vous destiné aux entreprises pour qu’elles puissent non seulement se rencontrer, mais aussi tisser des liens avec l’ensemble des acteurs du territoire » explique Joseph Delahaye, chargé de mission recherche et innovation à Amiens Métropole. Pour ce premier évènement, Ecocité a choisi de s’intéresser à la recherche et développement, avec pour objectif de connecter les PME et le monde de la recherche.
« Il existe des solutions pour créer des passerelles entre ces deux univers, comme la convention industrielle de formation par la recherche (Cifre), mais elles restent encore très méconnues » observe celui qui souhaite avant tout apporter des informations très concrètes aux participants. « Aujourd’hui, l’objectif est de faire témoigner une entreprise et un doctorant sur leur expérience pour démontrer que la recherche n’est pas uniquement réservée aux grands groupes » confie Joseph Delahaye.
Lever les freins
Un message également partagé par Nicolas Chochoy, directeur de l’Institut Godin, qui a récemment mené une étude sur les freins et solutions pour améliorer les relations entre les PME et les chercheurs. « Il faut garder à l’esprit que, dans les petites et moyennes entreprises, ce sont les dirigeants qui prennent l’initiative. Or, ces derniers ne fréquentent pas les colloques scientifiques » souligne-t-il, avant de soulever un autre point : « Les PME ne recherchent pas forcément un chercheur, mais une expertise, quelqu’un qui mettra en avant des enjeux ou problématiques spécifiques. Cet échange peut ensuite permettre d’identifier un besoin de recherche » poursuit-il.
Quant aux scientifiques, ils se concentrent avant tout sur leurs recherches et leurs missions académiques. « Il est important de comprendre que le paysage de la recherche est pluriel et que tout repose sur le dialogue et les rencontres » remarque Nicolas Chochoy. Lequel souligne le développement de services dédiés à la création de passerelles entre ces deux mondes. « Il ne faut pas oublier qu’il existe plusieurs formes de collaboration, allant de la prestation de services au transfert de connaissances. Chacun peut y trouver son intérêt » rassure-t-il.
Accueillir des doctorants
Parmi les outils à disposition des entreprises, la Cifre, qui donne la possibilité aux entreprises d’accueillir un doctorant pour une durée de trois ans, connaît un nouvel essor. « Après un stage de six mois, j’ai eu l’opportunité de prolonger mon expérience en entreprise par une thèse » explique Mathieu Fagot, actuellement en troisième année de doctorat au sein du laboratoire du MIS à l’UPJV et de l’entreprise Smile Pickup, située à Amiens. « Je travaille dans l'optimisation combinatoire. Concrètement, mon objectif est d’optimiser les tournées des véhicules de Smile Pickup, qui possède des points relais à travers toute la France » détaille-t-il.
Une mission pendant laquelle Mathieu Fagot est en prise directe avec la réalité. « L’entreprise compte une vingtaine de salariés et je suis le seul doctorant. Mes recherches ont un impact direct, c’est très concret » assure-t-il. Il précise ensuite qu’il souhaite poursuivre dans le domaine de la recherche privée, en lien avec les acteurs économiques. « Ce sont deux mondes très différents qui ne se parlent pas encore assez. C’est dommage, car de ces collaborations peuvent naître des projets très intéressants » conclut Mathieu Fagot.