Au Palais des congrès de Dunkerque

Échanges franco-japonais autour de la décarbonation via l’hydrogène bas carbone

Le 20 novembre dernier, l’ADEME et la NEDO (organisme japonais pour le développement des énergies nouvelles et des technologies industrielles) ont organisé à Dunkerque un séminaire autour de la décarbonation de l’industrie par l’hydrogène bas carbone. L’occasion de fêter 30 ans de collaboration entre les deux partenaires.

Eric Vidalenc, directeur Hauts-de-France de l'ADEME, Imazato Kazuyuki, directeur général Europe de la NADO et Philippe Masset, directeur Europe et international de l'ADEME, à Dunkerque, le 20 novembre dernier.
Eric Vidalenc, directeur Hauts-de-France de l'ADEME, Imazato Kazuyuki, directeur général Europe de la NADO et Philippe Masset, directeur Europe et international de l'ADEME, à Dunkerque, le 20 novembre dernier.

Cette année, l’ADEME et la NEDO avaient choisi pour thème de leur séminaire annuel la décarbonation par l’hydrogène bas carbone. Pour choisir la ville d’accueil, les débats n’ont pas été très longs : Dunkerque, ville laboratoire de la décarbonation industrielle en France, où plusieurs projets importants de production d’hydrogène bas carbone sont en cours, est arrivée comme une évidence. Le bassin industrialo-portuaire, labellisé ZIBAC (pour Zone Industrielle BAs Carbone) par l’Etat, s’apprête même à devenir l’un des premiers hubs hydrogène bas carbone au niveau national. Direction le Palais des congrès de la ville donc, le 20 novembre dernier.

Autour de l’ADEME et de la NEDO, des industriels, et plus généralement, des acteurs de la décarbonation français et japonais. Avec un objectif : Echanges et retours d’expérience sur l’utilisation de l’hydrogène bas carbone pour la décarbonation dans les zones industrielles et dans la sidérurgie. Mais aussi dans la production de nouveaux carburants comme le méthanol ou du carburant durable pour le secteur aérien.

Essor de l'hydrogène bas-carbone en France et au Japon

En matière d’hydrogène bas carbone, Dunkerque porte actuellement deux projets phare : Le premier concerne l’implantation d’une unité de production de 28 000 tonnes par an porté par le groupe français H2V Industry. Un investissement compris entre 240 et 260 millions d’euros pour un chantier, longtemps remis, qui devrait débuter en 2024 pour une mise en production prévue en 2027. Le deuxième à 500 millions d’euros est porté par Engie, Infinium (un groupe américain) et ArcelorMittal. Il s’agirait de produire, à l’horizon 2026, des carburants synthétiques à partir de 300 000 tonnes de CO2 émis par les fumées des hauts-fourneaux du site de Dunkerque d’ArcelorMittal associées à de l'hydrogène bas carbone produit par un électrolyseur de 400 MW installé par Engie. Leur utilisation première pourrait être le transport aérien et le transport maritime.

Imazato Kazuyuki, directeur général de la NADO pour l’Europe, s’est réjoui de voir ce séminaire se tenir à Dunkerque, territoire qui présente des similitudes avec un certains nombres de territoires japonais en terme de décarbonation et de développement de l’hydrogène. Ainsi, de la zone industrialo-portuaire de Kobe, non loin d’Osaka, qui reçoit déjà de l’hydrogène d’Australie dans l’objectif de décarboner l’industrie de cette zone. Ou encore de la création d’un pôle hydrogène à Fukushima dont la première unité en place depuis trois ans d’une puissance de 10 MW participe à la décarbonation des zones d’activités de la région. Imazato Kazuyuki s’est également félicité de voir l’approche territoriale pour la décarbonation de l’industrie privilégiée à la fois en France et au Japon.