“Soigner le travail”, une mission essentielle

Voici deux ans que Géraldine Esposito s'est lancée dans l'aventure du consulting. Devenue auto-entrepreneuse, elle propose ses services de consultante via sa société «Soigner le travail». C'est d'ailleurs la mission qu'elle s'est assignée.

Avant de se lancer comme consultante, Géraldine Esposito a repris ses études en psychologie du travail et effectué un stage de huit mois en association.
Avant de se lancer comme consultante, Géraldine Esposito a repris ses études en psychologie du travail et effectué un stage de huit mois en association.
Avant de se lancer comme consultante, Géraldine Esposito a repris ses études en psychologie du travail et effectué un stage de huit mois en association.

Avant de se lancer comme consultante, Géraldine Esposito a repris ses études en psychologie du travail et effectué un stage de huit mois en association.

Géraldine Esposito a repris ses études voici quatre ans, alors qu’elle était encore à son poste de manager chez Ikea. «Après un bilan de compétences, j’ai souhaité poursuivre mes études en psychologie», raconte l’entrepreneuse, qui, après vingt ans au sein du groupe suédois, souhaitait prendre un nouveau départ. Après un semestre peu satisfaisant à l’université, Géraldine Esposito participe aux cours du soir et du samedi au CNAM (Conservatoire des arts et métiers) de Lille, dont les formats lui conviennent davantage. 

C’est une association, rencontrée à l’occasion de son mémoire de fin d’études, qui va l’encourager à se lancer et à créer “Soigner le travail”. «Au début, je travaillais en CDD pour cette association, puis, après une prise de renseignements à la BGE de Béthune, j’ai lancé mon auto-entreprise», évoque Géraldine Esposito.

Une approche originale. Pour les structures qui sollicitent ses services, la consultante a une méthode originale qu’elle définit ainsi : «Je ne suis pas dans le rôle de superviseur, je redonne la parole à la base pour trouver des solutions.» Elle forme un collectif de travail, des groupes d’entre huit et dix personnes, qui se réunissent mensuellement pour solutionner les difficultés, et ce, pendant neuf à dix mois.

Les difficultés peuvent être liées à une activité, à une problématique, ou il peut simplement s’agir d’un souhait de l’entreprise de redonner la parole aux salariés. «Dans ce cadre, je ne vais pas m’occuper des individualités, je me recentre sur mon activité, car j’ai aussi ma limite d’intervention», souligne la chef d’entreprise.

Une activité spécifique. Une difficulté de cette activité consiste à allier deux logiques : l’aspect commercial, avec une clientèle à trouver, et la dimension humaine. «Un équilibre difficile à trouver mais qui fait tout l’intérêt de ce secteur» du propre aveu de Géraldine Esposito. «De plus, chacune de mes interventions est unique, avec une thématique et un budget différents, ce qui en fait un métier vraiment intéressant», ajoute-t-elle.

Pour le moment, la société “Soigner le travail” est essentiellement intervenue au sein d’associations, dans le cadre de consultations en psychologie du travail. «Le terme ‘psy’ sur la carte de visite fait encore un peu peur aux entreprises» d’après l’auto-entrepreneuse, pour qui ses services peuvent constituer une véritable valeur ajoutée. «Mieux vaut résoudre un problème en amont plutôt que d’attendre une intervention longue de dix mois. Je suis convaincu qu’une intervention effectuée un peu plus tôt serait plus courte et moins coûteuse dans de nombreux cas», analyse l’entrepreneuse.

Ainsi, à l’avenir, “Soigner le travail” souhaite collaborer davantage avec le secteur privé, mais aussi avec les collectivités locales ou encore l’Education nationale. «Mon rôle est de créer un temps commun, une chance pour les acteurs qui peuvent échanger. Ce temps commun est souvent ce qui manque aux équipes», estime Géraldine Esposito, qui compte bien continuer sa mission de «désamorçage», pour reprendre sa formule. Plus que jamais nécessaire…

La santé au travail, un changement lourd d’implications

En vingt ans, le travail et la manière dont il est organisé ont énormément évolué. En effet, si certaines pénibilités classiques (bruits, travail à la chaîne) persistent, certains horaires atypiques se sont étendus et le travail s’est intensifié. A présent, les salariés doivent faire des arbitrages permanents entre différentes tâches, avec de fortes contraintes de temps. La flexibilité sous contrainte n’est pas sans effet sur la santé des personnels, puisqu’en réduisant les marges de manœuvre et les capacités d’anticipation dont ils doivent disposer pour se préserver, elle les expose notamment à des troubles musculo-squelettiques ainsi qu’à une plus grande usure mentale et physique. Elle tend à exclure aussi les salariés vieillissants. A noter que la tendance actuelle à l’allongement de la durée du travail et de la vie professionnelle risque d’accroître les effets néfastes de ces modes d’organisation du travail.