Dunkerquois : Bogaert transport électrifie sa flotte de camions

Avec pour tout diplôme, son seul permis poids-lourd, Jérémie Bogaert a exercé le métier de chauffeur-routier pendant quelques années. Avant que la fibre entrepreneuriale ne vienne le chatouiller et qu’il décide, en 2001, de se mettre à son compte comme transporteur. Sans gros moyens financiers à l’époque, le jeune routier prend un camion en location pour démarrer son affaire. 23 ans après, c’est une véritable success-story qu’a écrit Jérémie Bogaert. Désormais groupe de transport et de logistique, son entreprise compte 145 salariés, 90 camions, et s’est développée dans trois secteurs d’activité. «Le transport à l’international dans toute l’Europe, le transport régional qui englobe tout le nord de Paris et jusqu’au marché international de Rungis et enfin, une activité de niche : la traction portuaire», résume Valéry Gadebled, responsable communication-marketing. Par traction portuaire, il faut comprendre transport de conteneurs entre les quais de déchargement et les camions qui vont les emmener jusqu’à leur destination finale.

Installée au port de Dunkerque depuis 2014, l’entreprise a opéré une diversification dans la logistique en 2020 en rachetant un ancien entrepôt de 20 000 m2 de DHL. Jérémie Bogaert, toujours à l’affût, n’a pas voulu laisser passer une telle opportunité alors même que le port de Dunkerque connaît un développement sans précédent, notamment dans le conteneur, ce qui augmente dans les mêmes proportions ses besoins en logistique. «Nous y développons une activité de stockage tous produits hors frais et surgelés. Nous sommes, par exemple, en première ligne pour le stockage de matériels destinés à la construction des usines qui s’implantent sur le territoire», détaille Valéry Gadebled.

Le diesel banni d’ici 10 ans

Très engagé sur le volet environnemental, le groupe Bogaert est déjà à la tête d’une flotte qui roule à 40% au biocarburant. Bien décidé à faire toujours plus dans ce domaine, il a été, en 2024, le tout premier transporteur des Hauts-de-France à investir dans des camions électriques. Trois «E 300» Mercedes avec une autonomie de 280 km ont ainsi rejoint la flotte. Et dès 2025, deux autres, de type «E 600» avec une autonomie de 550 km, sont attendus. C’est clairement une volonté de la direction de «rouler propre et d’être acteur de la décarbonation», indique Valéry Gadebled qui précise que, parmi les gros distributeurs clients du groupe, beaucoup sont prêts à payer le transport de leurs marchandises plus cher afin d’en faire baisser le bilan carbone. «C’est un argument de vente qui touche de plus en plus les consommateurs», ajoute-il. Dès 2027, le groupe ambitionne même d’avoir une flotte à 60% composée de camions fonctionnant au biocarburant ou à l’électrique. Avant de bannir complètement le diesel d’ici 10 ans, au profit d’un mix énergétique alliant hydrogène, biocarburant et électrique.

L'entreprise est soutenue dans ses activités par un pôle innovation interne où travaillent à temps plein huit développeurs informatiques. Une exception dans le métier qui permet au groupe de développer des logiciels propres à l’entreprise, tant pour dans la gestion de l’entrepôt que pour celle du transport, parfaitement adaptés à ses besoins et à ceux de ses clients.