Dunkerque : Suez et Eramet vont implanter deux usines de recyclage de batteries électriques

Dans le sillage de l’implantation d’une vallée de la batterie électriques en Hauts-de-France, deux autres usines de recyclage de batteries électriques vont voir le jour à Mardyck, près de Dunkerque, portée par les groupes Suez et Eramet. Elles seront complémentaires de celles du Franco-chinois Orano-XTC New Energy qui va s’implanter à Gravelines-Loon-Plage.

Le projet porté par Eramet-Suez a été examiné en commission nouveaux projets au SPPPI le 15 février à l'hôtel communautaire.
Le projet porté par Eramet-Suez a été examiné en commission nouveaux projets au SPPPI le 15 février à l'hôtel communautaire.

Le groupe français Suez, spécialiste du traitement des déchets et le groupe Eramet, acteur mondial majeur dans l’extraction et la transformation des métaux, ont détaillé ce jeudi 15 février, leur projet commun d’implantation de deux usines pour le recyclage de batteries électriques à Mardyck, sur le site de l’ancienne raffinerie Total Energies. Avec à la clé la création de 280 emplois directs. «Alors que les Hauts-de-France sont en passe de devenir la vallée de la batterie, il est logique que des projets de recyclage voient le jour. Ce recyclage est indispensable pour récupérer les métaux rares afin d’en diminuer l’extraction mais aussi dans un souci de protection de l’environnement. D’ailleurs, l’Union européenne, elle-même, impose de plus en plus de mesures pour augmenter le recyclage», posent les deux représentants des groupes en préambule. Derrière, se profile aussi un enjeu stratégique. Ces métaux rares ne sont pas produits en Europe mais sur les continents asiatique, pacifique et américain. Les récupérer, c’est donc aussi s’assurer d’en disposer pour couvrir nos besoins.

200 000 batteries traitées par an

L’usine portée par Suez va se charger de la partie amont du procédé, c’est-à-dire de la réception des batteries, puis de leur démontage et broyage afin de produire de la «Black mass» (masse noire), riche en métaux d’intérêt comme le nickel, le cobalt, le graphite et le lithium. L'aval sera ensuite pris en charge par l’usine d’Eramet qui va raffiner cette masse noire et récupérer les éléments qui pourront, de nouveau, servir pour la fabrication des matériaux actifs de cathodes. Lesquels repartiront alors dans les usines géantes de composants de batteries électriques. La boucle -vertueuse- est bouclée. Quand on sait que la demande mondiale de batteries électriques est en train d’exploser et qu’une seule batterie fonctionne, pour celles produites actuellement, avec 45 kg de nickel, 6 kg de cobalt et 40 gk de lithium, on comprend tout l’intérêt du recyclage.

L’investissement, pour la seule usine Eramet, est de 300 millions d’euros. Les deux associés ont dimensionné leur outil de production pour pouvoir traiter 50 000 tonnes de modules par an (ce qui correspond à 200 000 batteries). 25 000 tonnes de «Black mass» par an en sortiront.

La concertation publique pour ces deux projets doit débuter début mars. Selon le calendrier établi, Suez prévoit de démarrer les travaux de son usine dans la foulée, vers le mois de mai. Le démarrage de l’exploitation est prévu à la mi 2025. Ce sera alors au tour d’Eramet de lancer les travaux de son usine.