Dunkerque, capitale de la croissance verte
Les 26, 27 et 28 janvier 2016 derniers, Dunkerque a reçu les Assises européennes de la transition énergétique. Cette 17e édition s’est inscrite dans l’élan donné par la COP21. Elle a réuni collectivités, partenaires du développement durable, associations, politiques et entreprises de l’Europe entière. Objectif : partager leurs expériences de terrain en matière de lutte contre le changement climatique.
Ces Assises ont débuté en 1999 avec une centaine de participants. A l’époque, c’était une initiative de la communauté urbaine de Dunkerque et de l’Ademe, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie. La communauté urbaine de Grenoble les a rejoint un temps. Aujourd’hui, ils sont coorganisateurs depuis deux ans avec la communauté urbaine de Bordeaux. Hervé Pignon, directeur de l’Ademe Nord −Pas-de-Calais − Picardie, se souvient : «Déjà à cette époque, nous ressentions le besoin de réfléchir à trois grands défis : la question de l’emploi, celle des coûts de fonctionnement liés aux coûts des énergies et matières premières définitivement à la hausse, et celle du réchauffement climatique. Les territoires avaient un rôle majeur à jouer sur ces enjeux, en complément d’actions nationales ou internationales. Il y avait une place à prendre.» Et 17 ans après, on se rend compte qu’ils avaient un temps d’avance. C’est bien la preuve qu’il n’est pas utile d’attendre la signature de traités internationaux pour agir localement. Ces initiatives territoriales permettent de mettre en marche la société civile et poussent les Etats à agir.
A guichet fermé. Aujourd’hui, ces Assises ont accueilli près de 2 800 congressistes au Kursaal : des maires, des parlementaires européens, des représentants d’institutions financières, des professionnels de tous secteurs, sensibles au développement durable. Les organisateurs ont joué à guichet fermé. C’est devenu un rendez-vous incontournable, complémentaire pour certains avec Pollutec à Lyon ou le World Forum à Lille. Cette année, il s’est appuyé sur les perspectives données par la COP21 mais aussi par la nouvelle loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte. Il faut dire que 200 événements étaient proposés : conférences, Carrefour des métiers, signatures de conventions, visites de terrain …
Dimension européenne. Pour Patrice Vergriete, maire de Dunkerque, président de la communauté urbaine de Dunkerque, «la nouveauté de ces Assises 2016, c’est qu’elles sont devenues européennes. L’enjeu, c’est l’Europe : c’est à cette échelle qu’il faut avoir une vision de la transition énergétique. Par exemple, à Dunkerque, nous avons l’usine d’ArcelorMittal qui représente 1% des émissions de CO2 en France. C’est évidemment à l’échelle européenne que s’abordent la compétition internationale d’une telle entreprise et ses problématiques énergétiques.» Par ailleurs, le maire de Dunkerque souligne que les Assises sont aujourd’hui celles de la transition énergétique et non plus de l’énergie, initialement intitulées en 1999, car «on sait dans quelle direction on veut aller : il faut réussir le monde de demain. C’est un enjeu politique, économique et social». Autre nouveauté, c’est le Carrefour des métiers qui permet aux professionnels et demandeurs d’emploi de découvrir les métiers et formations liés à l’énergie. Plusieurs annonces ont été faites, notamment la signature du «Plan climat – énergie territoriale» au niveau de la communauté urbaine de Dunkerque, avec l’objectif de réduire de 75% les gaz à effet de serre (transport collectif gratuit, développement de la pratique du vélo, candidature au troisième appel d’offres éolien en mer…) et l’ouverture à Dunkerque du pôle d’excellence régional d’EuraEnergie. En 2017, rendez-vous pour la 18e édition des Assises à Bordeaux.