Dunfresh fête ses 15 ans au port Ouest

Le groupe compte 140 personnes auxquelles il convient d’ajouter 30 intérimaires les jours de débarquement ; 70 personnes travaillent pour Dunfresh dont 10 salariés pour le terminal dunkerquois. Luc Van Holzaet et son épouse, Hilde Dejonghe, sont revenus sur la success story de la banane à Dunkerque.

350 000 tonnes de marchandises transitent par les entrepôts chaque année, soit 130 camions par jour.
350 000 tonnes de marchandises transitent par les entrepôts chaque année, soit 130 camions par jour.
D.R.

En 1975, André Dejonghe a créé son «entrepôt-frigo», toujours en activité, à Steenvoorde sous le nom de Frigo A25. En 1988, Luc Van Holzaet et Hilde Dejonghe reprennent la direction de l’entreprise familiale. La réforme portuaire de 1992, permettant de recourir à la main-d’œuvre privée, ils saisissent l’opportunité d’ouvrir un «entrepôt surgelé bord à quai» sur le port Ouest d’une capacité de 20 000 m3 en 1994, doublée l’année suivante, sous l’appellation de Dunfrost. Grâce à un travail de fond mené avec Gilles de Reynal (SICABAN), ils ont su mettre à profit le mécontentement des clients du Havre. En 1998, Dunfresh est créé et un «entrepôt frais» de 7 000 m² voit le jour. Des volumes sont transférés, puis le premier contrat avec le groupement des Antilles Banalliance est signé avec la Martinique, suivie par la Guadeloupe. En 2002, la totalité des bananes des deux îles passent par Dunkerque. En 2003, la libéralisation du marché permet de supporter les seuls frais de douane et l’entreprise prend de l’essor mais en 2007, le passage du cyclone Dean détruit 80% de la récolte bananière de Martinique.

En 2009, APMT cède 61% des parts du terminal à conteneurs à CMA-CGM. Baptisé «Terminal des Flandres», il bénéficie d’un nouveau dynamisme, de nouvelles lignes, de nouvelles connexions maritimes impliquant de nouveaux produits et de nouvelles origines. L’année 2012 est marquée par l’arrivée de Christine Calbau-Woehrel au poste de présidente du directoire du port.

Le couple a pris des risques, saisi des opportunités. L’entreprise est aujourd’hui florissante. Outre Steenvoorde et Dunkerque, elle est présente à Ypres, Rinxent et Boulogne-sur-Mer pour son hinterland.  Chaque année, 350 000t transitent par ses entrepôts, soit 130 camions/jour. Spécialiste de l’import-export, elle exporte vers l’Afrique. Entreprise familiale, elle jouit de flexibilité et offre un seul interlocuteur pour toute la chaîne. Le port Ouest accepte toutes les tailles de bateaux en raison de l’absence d’écluse, l’emplacement géographique, au cœur de l’Europe, est idéal et bénéficie des camions revenant vides de Grande-Bretagne. Les coûts sont moins élevés que dans les autres ports français et la main-d’œuvre est privée.

Luc et Hilde se sont fixé pour objectif de développer les fruits et légumes ainsi que les conteneurs “reefer”. Leur cible est l’Amérique du Sud pour les fruits de contre-saison et l’avocat dont la France est le premier consommateur, l’Afrique avec notamment la banane du Cameroun. Quelques perspectives existent avec les agrumes du Maroc pour le marché nord-européen. Les tomates, en raison de leur fragilité, nécessiteraient deux escales par semaine. Un potentiel existe avec l’Afrique du Sud mais aucune piste ne semble voir le jour.