Du talent, de l’audace et des rêves ambitieux

54 lauréats pour 33 projets, représentant 252 emplois créés ou sauvegardés et près de 600 nouveaux emplois dans les trois ans pour cette nouvelle promotion. Le réseau nordiste, toujours aussi actif, change également de présiden, avec l’arrivée de Christophe Deboffe, dirigeant de Néo-Eco, qui prend la suite de Sébastien Bremer, dirigeant d’ERTP Hibon.

Du talent, de l’audace et des rêves ambitieux

La promotion 2018, officiellement présentée lors de la soirée des lauréats au salon Business Power, à Lille Grand-Palais, compte 55% de créations, 33% de reprises et 12% de développements. Sur les cinq dernières promotions du réseau, 90% des entreprises sont encore en activité à ce jour.

Niryo ou la robotique pédagogique

Marc-Henri Frouin et Edouard Renard.

Ce sont deux jeunes ingénieurs, Marc-Henri Frouin et Edouard Renard, qui ont imaginé dans le cadre de leurs études, un bras robotisé six axes, imprimé en 3 D, à destination des lycées, des écoles, des organismes de formation et des entreprises qui veulent former leurs techniciens à la robotique. Mis en prévente sur la plateforme de crowdfunding KickStarter en mars 2017, le Niryo One a déjà séduit près de 80 personnes, principalement des makers. «Nous voulons permettre d’appréhender la robotique de façon simple et ludique. Le Niryo One – désormais en vente sur le site internet de la start-up – est simple à programmer et permet une première approche de la robotique», expliquent les deux créateurs. A terme, ils proposeront aussi un contenu pédagogique pour ce robot vendu au prix de 1 500 €, assemblé au sein des ateliers Malécot (1 000 € en kit pour les plus bricoleurs). Après une première levée de fonds de plus d’un million d’euros, la start-up de six salariés souhaite se tourner vers un marché industriel, «notamment celui des PME pour lesquelles il y a un vrai besoin. Nous voulons produire un robot qui leur ressemble et le tester directement en entreprise».

Yanka ou le délice des papilles

Nicolas Six.

Repris en février 2018 par Nicolas Six, un ancien de chez Deloitte qui a racheté 80% des parts de la cédante, le traiteur Yanka assure une trentaine de livraisons chaque jour, dans un rayon de 100 km autour de Lille, auprès d’entreprises (80% du chiffre d’affaires) et de particuliers. Dix-sept salariés assurent la cuisine, la préparation des commandes, la logistique… Moins de deux ans après la reprise, Nicolas Six s’est fixé des ambitions de taille : rouvrir une pâtisserie à Lille (pour faire renaître l’ancienne boutique des années 80, rue Nationale) et racheter une salle de réception pour proposer et développer les prestations de mariage. Deux  projets sont d’ores et déjà bien avancés dans la métropole lilloise, pour une échéance prévue en 2019.

Transfo+ ou la sauvegarde du savoir-faire industriel

Olivier Delzenne.

Ne dites surtout pas à Olivier Delzenne que le plastique est mort. Son entreprise de production de films et sachets plastique imprimés ou neutres s’est naturellement diversifiée avec les sacs papier et textiles pour les professionnels. «C’est la motivation et l’envie qui m’ont donné le désir de reprendre une entreprise dans l’industrie pour faire perdurer un savoir-faire et créer des emplois», explique-t-il. Les onze salariés produisent jusqu’à un million de sacs par jour, à destination des collectivités, des distributeurs, des commerçants et des industriels. Un tiers des ventes concerne les sacs papier : «Nous devons être capable de travailler en économie circulaire avec des produits recyclés et biodégradables. Le grand public se tourne bien entendu vers le papier, mais pour l’industriel, le plastique reste primordial. Je crois en ce marché, il faut s’adapter à la demande, il n’est pas en perte de vitesse.» Transfo + réalise un chiffre d’affaires de 2 M€, avec un objectif à cinq ans fixé à 3,2 M€.

 Tekyn ou la confection textile autrement

Donatien Mourmant et Pierre de Chanville. Crédit photo Patrick Bockaert

Bon nombre d’industriels du textile se retrouvent avec une quantité de stocks à gérer, produits dans des conditions de travail pas toujours respectueuses des hommes. Donatien Mourmant et Pierre de Chanville ont imaginé un modèle de production textile en circuit court. «Les industriels du prêt-à-porter s’approvisionnent à l’autre bout du monde et en grande quantité. Résultat, cela leur coûte très cher. Nous avons imaginé une production plus fine, plus agile, pour produire en fonction de l’évolution des stocks.» Trait d’union entre les marques, les ateliers de confection et les tisseurs, Tekyn peut produire des centaines de pièces en cinq jours seulement, avec également un procédé de découpe industrielle à la pièce. «Nous espérons travailler avec des retailers de la région ! Nos portes sont ouvertes», lance au passage Donatien Mourmant. La start-up de quatorze salariés prévoit une troisième levée de fonds courant 2019.

La Brasserie du Pavé ou la bière artisanale 3.0

Jean-François Walraeve travaille avec le cédant ainsi qu’avec son fils. Crédit photo ©Patrick Bockaert

«Je voulais reprendre un process artisanal et l’emmener vers un process industriel», explique Jean-François Walraeve. Il a étudié pas moins de 11 dossiers de reprise avant de jeter son dévolu sur la Brasserie du Pavé à Ennetières-en-Weppes, productrice de la bière1 PVL, imaginée par Dominique Dillies, le cédant. De 400 hectolitres par an (soit 50 000 bouteilles), la brasserie passera bientôt à 1 500 hectolitres d’ici un an et demi grâce à une usine résolument moderne et digitale. «Nous aurons six tanks qui produiront de façon automatique, dans une salle de brassage quatre fois plus grande», se réjouit le repreneur qui a investi plus de 800 000 € dans le projet. Une salle de séminaires surplombant la salle de brassage a aussi été imaginée. Déjà distribuée dans cinq bars à Lille mais aussi à travers une quarantaine de distributeurs spécialisés, la PVL se décline en dix sortes, privilégiant un côté haut de gamme.

  1. L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération.