Droits de douane: tempête sur les marchés, Trump reste inflexible et attaque Pékin
Les marchés boursiers mondiaux chutent lundi, plombés par la guerre commerciale lancée par Donald Trump, qui a de nouveau épinglé la Chine...

Les marchés boursiers mondiaux chutent lundi, plombés par la guerre commerciale lancée par Donald Trump, qui a de nouveau épinglé la Chine et balayé les risques d'inflation.
L'Union européenne a proposé aux Etats-Unis une exemption de droits de douane totale et réciproque pour les produits industriels, a annoncé en début d'après-midi la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, tandis que le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba a déclaré être convenu par téléphone avec Donald Trump de poursuivre les discussions sur les droits de douane.
Plus tôt dans la journée, un message de Donald Trump avait qualifié la Chine de "plus grand profiteur de tous", lui reprochant de ne pas "pas avoir pris en compte [son] avertissement aux pays profiteurs de ne pas répliquer" à son offensive commerciale.
Le président républicain accuse les partenaires économiques des États-Unis de les "piller". En conséquence, il a imposé un taux universel de 10% de taxe sur tous les produits importés aux États-Unis, entré en vigueur samedi.
Ce taux doit être relevé dès mercredi pour plusieurs dizaines de partenaires commerciaux majeurs, notamment l'Union européenne (20%) et la Chine (34%). La Chine a répliqué en annonçant ses propres droits de douane 34% de taxes sur les importations américaines à compter du 10 avril.
Les bourses asiatiques, en partie fermées vendredi, ont connu un lundi noir.Hong Kong s'est effondrée de plus de 13% — sa pire séance depuis 1997 — et l'indice Nikkei à Tokyo a lâché 7,8%.
Aux Etats-Unis, dans les premiers échanges, le Dow Jones perdait 2,85%, le Nasdaq 3,91% et l'indice élargi S&P 500 3,24%. Wall Street avait déjà effacé quelque 6.000 milliards de dollars de capitalisation sur les journées de jeudi et vendredi, la seconde étant la pire depuis 2020.
"Ne soyez pas faibles ! Ne soyez pas stupides ! (...) Soyez forts, courageux et patients et la GRANDEUR sera au rendez-vous", avait écrit M. Trump sur sa plateforme Truth Social, peu avant l'ouverture
En Europe, l'indice Eurostoxx 600 perdait près de 5% à la mi-journée. Pour Berlin, c'est un "signal d'alarme" montrant qu'il n'y a "que des perdants" dans une guerre commerciale dans laquelle il s'agit "d'éviter" l'escalade.
'Traitement' nécessaire
Interrogé sur la dégringolade des marchés à bord d'Air Force One, le président américain est resté inflexible: "Il faut parfois prendre un traitement pour se soigner", a-t-il déclaré.
"Il n'y a aucune inflation", a-t-il à nouveau assuré lundi sur "Truth", réitérant sa demande à la Réserve fédérale américaine (Fed) de "baisser les taux".
La plupart des économistes s'attendent à ce que les nouvelles taxes sur les produits importés aux États-Unis provoquent une accélération de l'inflation et freinent consommation et croissance.
Le patron du mastodonte bancaire américain JPMorgan Chase, Jamie Dimon, a averti que les droits de douane allaient "probablement augmenter" et "ralentir la croissance économique".
'Pas de discussion'
M. Trump a assuré avoir discuté pendant le week-end "avec beaucoup d'Européens, d'Asiatiques, au monde entier. Ils veulent tous désespérément un accord".
Les Européens "veulent discuter, mais il n'y aura pas de discussion tant qu'ils ne nous donneront pas beaucoup d'argent sur une base annuelle", a-t-il martelé.
Les ministres européens du Commerce extérieur sont lundi au Luxembourg pour "préparer" une réponse commune aux mesures américaines, un "changement de paradigme" auquel l'UE doit s'adapter, selon le commissaire européen en charge du Commerce.
La réponse européenne pourrait être "extrêmement agressive", a jugé le ministre français du Commerce extérieur, Laurent saint-Martin, appelant à n'exclure "aucune option".
L'Irlande a cependant mis en garde contre "l'escalade extraordinaire" que constitueraient des représailles ciblant la tech américaine.
"Plus de 50 pays ont approché le gouvernement" américain, a déclaré le ministre des Finances américain Scott Bessent sur la chaîne NBC. "Nous allons voir si ce qu'ils ont à proposer est crédible", a-t-il expliqué.
"Ce n'est pas le genre de chose que vous pouvez négocier en quelques jours ou quelques semaines", a prévenu le ministre, laissant entendre que ces taxes pourraient rester en vigueur plusieurs mois au moins.
Le Canada a pour sa part saisi le 3 avril l'Organisation mondiale du commerce (OMC) au sujet des droits de douane imposés par les Etats-Unis aux véhicules et aux pièces automobiles, a annoncé l'organisation lundi.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu est arrivé à Washington pour évoquer entre autres les nouvelles taxes douanières avec le président américain. Il est le premier dirigeant étranger à rencontrer M. Trump depuis l'annonces des nouveaux droits de douane. Une conférence de presse commune est prévue à 18H30 GMT.
39C7967