Donald Trump promet de passer à l'offensive sur les droits de douane

Le président des États-Unis, Donald Trump, a ouvert lundi - comme promis pendant la campagne électorale - le front des guerres commerciales en promettant d'augmenter les droits de douane sur...

Donald Trump prête serment pour être investi président des Etats-Unis le 20 janvier 2025 à Washington © Julia Demaree Nikhinson
Donald Trump prête serment pour être investi président des Etats-Unis le 20 janvier 2025 à Washington © Julia Demaree Nikhinson

Le président des États-Unis, Donald Trump, a ouvert lundi - comme promis pendant la campagne électorale - le front des guerres commerciales en promettant d'augmenter les droits de douane sur les produits entrant dans le pays.

"J'entamerai immédiatement la révision de notre système commercial afin de protéger les familles et les travailleurs américains", a déclaré le 47e président américain, juste après avoir prêté serment au Capitole à Washington.

"Au lieu de taxer nos citoyens pour enrichir d'autres pays, nous imposerons des droits de douane et des taxes aux pays étrangers pour enrichir nos citoyens", a-t-il poursuivi.

Son choix pour le poste de secrétaire d'Etat au Commerce, Howard Lutnick, a esquissé lundi une échappatoire aux barrières douanières pour les sociétés étrangères.

"La seule chose qu'elles peuvent faire, c'est de construire des usines aux Etats-Unis, et d'embaucher des Américains avec de très bons salaires", a-t-il lancé depuis la scène d'une grande salle de la capitale américaine, où sont rassemblés ses soutiens et où Donald Trump est attendu en fin de journée.

L'une des principales propositions économiques du président concerne la mise en place de 10 à 20% de droits de douane sur l'ensemble des produits entrant aux Etats-Unis. Il a même évoqué la possibilité qu'ils atteignent 60% - voire davantage - pour ceux venant de Chine.

Un "coût pour tout le monde

Pourtant théoriquement protégés par un accord de libre-échange signé durant son premier mandat, les voisins canadiens et mexicains ne sont pas épargnés.

Donald Trump a agité la menace de droits de douane de 25% à leur encontre, si ces pays ne jugulent pas l'entrée de drogues comme le fentanyl et de migrants clandestins aux Etats-Unis.

La zone euro - qui exporte plus de produits vers les Etats-Unis qu'elle n'en importe - est également dans le viseur du républicain.

L'Union européenne est "prête à défendre ses intérêts économiques" si nécessaire, a assuré lundi à Bruxelles le commissaire européen à l'Economie, Valdis Dombrovskis. Un potentiel conflit commercial aurait un "coût économique substantiel pour tout le monde, y compris pour les États-Unis", a-t-il ajouté.

Donald Trump n'a livré aucune information supplémentaire à ce sujet lors de son premier discours en tant que 47e président.

Selon le Wall Street Journal lundi, le président américain s'abstiendrait d'imposer de nouveaux droits de douane dès le premier jour de son second mandat, et pourrait d'abord lancer des enquêtes sur les relations commerciales avec la Chine, le Canada et le Mexique, comme préalables à de futures hausses.

Une "réponse forte

Au Canada, la décision de Donald Trump de ne pas imposer de droits de douanes dès le premier jour est reçue avec un soulagement "très prudent". Il s'agit toujours d'une "menace très réelle", a déclaré lundi Mélanie Joly, la ministre canadienne des Affaires étrangères, précisant que le gouvernement continuait à se préparer pour avoir "une réponse forte" en riposte.

La Chine, le Canada et le Mexique étant des fournisseurs majeurs des États-Unis, des experts s'attendent à ce qu'un relèvement des droits de douane entraîne un rebond d'inflation, une perspective que Donald Trump et ses équipes écartent.

Les entreprises américaines s'attendent par ailleurs à des représailles de la part des pays concernés sous la forme de droits de douane additionnels, qui pénaliseraient leurs propres exportations.

Donald Trump a aussi menacé les BRICS (dix pays dont Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) de droits de douane à 100% s'ils créaient une monnaie commune pouvant rivaliser avec le dollar, une proposition qu'ils n'ont pourtant jamais avancée.

Un des plus anciens conseillers économiques de Donald Trump, Stephen Moore, a récemment estimé dans une interview avec l'AFP que la hausse des droits de douane serait in fine indolore pour les Américains, grâce aux baisses d'impôts prévues en parallèle par le nouveau gouvernement.

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