Dominique Naëls, dunkerquois et opalien

L'ancien président de la CCI de Dunkerque, Dominique Naëls, est décédé le 5 novembre à Lille des suites d'une longue maladie. Il avait 65 ans. Son nom restera associé au développement économique du Dunkerquois et à la fusion des CCI de la Côte d'Opale avec Calais et Boulogne-sur-Mer. Portrait d'un honnête homme.

« Dominique Naels s'est éteint à Lille le 5 novembre dernier des suites d'une longuee maladie ».
« Dominique Naels s'est éteint à Lille le 5 novembre dernier des suites d'une longuee maladie ».
CAPresse 2015

Dominique Naëls s'est éteint à Lille, le 5 novembre dernier, des suites d'une longue maladie.

Constant et appliqué : il avait creusé un sillon qui partait de loin. Dominique Naëls avait appris «sur le terrain» son métier de chef d’entreprise. Au point de l’exercer dans des activités aussi diverses que la formation (SIFOP), la blanchisserie-teinturerie (La Laverie saint-poloise), l’édition (Dunkerque expansion, disparue avec la fusion des CCI, «un regret pour cette publication en trois langues», disait-il), la location de logements pour étudiants (L’Etudiant de Metro Puebla), l’immobilier au travers de plusieurs SCI, ou encore les Ambulances NaëlsCet investissement professionnel ne l’avait pourtant pas empêché de s’engager politiquement à Saint-Pol-sur-Mer (alors indépendante), derrière son actuel député-maire, Christian Hutin, alors au RPR, dont il avait été le second lors d’une législative en 1993. Polyglotte, jovial, l’homme était aussi musicien et jouait régulièrement avec un groupe d’amis. Habitué des commerces dunkerquois, il avait gardé une certaine pratique du terrain que lui permettait de plus en plus une retraite méritée. Dominique Naëls venait d’avoir 65 ans et avait gagné la première manche contre sa maladie, il y a quatre ans. «En cours de rémission totale», il restait optimiste et cultivait l’humour avec malice. Et lucidité…

Un consulaire ambitieux et audacieuxAttaché viscéralement au Dunkerquois, il avait été désigné président de la CCI en 2004 à la suite d’une autre figure entrepreneuriale locale, Jo Dairin. La cérémonie s’était faite à la flamande : bénie à la bière. Au bout de son premier mandat, il avait pris le tournant de la réforme consulaire qui allait conduire à la fusion des trois CCI de la Côte d’Opale, mais sans l’Audomarois, au grand regret de ce Flamand. Pragmatique, il avait fait liste commune avec Jean-Marc Puissesseau, son homologue calaisien, avant de l’affronter lors de l’élection du nouveau président, quelques jours avant Noël 2010. Il perdit de deux voix… Affecté par cette défaite, il avait pris temporairement du recul tout en continuant d’intervenir, certes ponctuellement mais toujours sans langue de bois, dans le débat économique de la Côte d’Opale dont il soutenait la nouvelle identité. «Le consulaire est autour de la table régionale mais n’a plus d’argent», déplorait-il après la fusion. «Est-il bien raisonnable d’avoir des ports régionaux et un port national sur un périmètre aussi petit ?» : il était en effet partisan d’une grande concession sur les trois ports. Et puis, il y avait l’ambition que Dunkerque intègre la société d’exploitation portuaire des deux autres ports : «Soyons audacieux ! Il n’existe de concurrence qu’extraterritoriale dans le secteur portuaire.» Il ne sera pas suivi… Inlassable adepte de la négociation, il arrondissait parfois les angles entre Eurotunnel et les portuaires calaisiens. «Je suis encore un peu jeune», nous disait-il quelques mois après la fusion consulaire… Jusqu’au début de ce mois, il le sera resté. 

Morgan RAILANE