Doliprane : haro général des politiques sur la vente d'une filiale de Sanofi

Des parlementaires de tous bords et des chefs de parti ont exhorté vendredi le gouvernement à bloquer, au nom de la souveraineté sanitaire française, la vente à un fonds américain d'Opella, filiale de...

Des parlementaires de tous bords ont exhorté vendredi le gouvernement à bloquer, au nom de la souveraineté sanitaire française, la vente d'Opella, filiale de Sanofi responsable notamment de la fabrication du Doliprane © Valentine CHAPUIS
Des parlementaires de tous bords ont exhorté vendredi le gouvernement à bloquer, au nom de la souveraineté sanitaire française, la vente d'Opella, filiale de Sanofi responsable notamment de la fabrication du Doliprane © Valentine CHAPUIS

Des parlementaires de tous bords et des chefs de parti ont exhorté vendredi le gouvernement à bloquer, au nom de la souveraineté sanitaire française, la vente à un fonds américain d'Opella, filiale de Sanofi responsable de la fabrication du Doliprane.

Le Doliprane, médicament le plus vendu en France, est sur le point de passer sous pavillon américain, Sanofi ayant annoncé vendredi négocier avec le fonds d'investissement CD&R pour lui céder le contrôle.

Plusieurs chefs de parti ont aussitôt tiré à boulets rouges sur leurs réseaux sociaux. "La vente à la découpe de la France se poursuit", a tancé Jordan Bardella (RN). "Aucune leçon n'aura été tirée du Covid", a pointé Marine Tondelier (Ecologiste). C'est "une honte" et "encore un symbole de notre perte de souveraineté", a jugé Fabien Roussel (PCF).

Des parlementaires de tous bords, de la gauche à des élus soutenant le gouvernement, ont aussi appelé l'exécutif à s'y opposer.

L'opération "pose un enjeu très préoccupant pour notre sécurité nationale", écrivent une soixantaine de députés issus des groupes Ensemble pour la République, Horizons, MoDem, Droite républicaine (ex-LR), et Liot (indépendants), à l'initiative du député Charles Rodwell (EPR). 

Parmi les signataires, l'ancien ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin ou le chef du groupe Horizons Laurent Marcangeli.

L'opération irait à l'encontre du "rétablissement de la souveraineté française en matière de santé", alertent-ils dans un courrier commun au ministre de l'Economie Antoine Armand. Ils demandent à l'exécutif d'invoquer un article du Code monétaire et financier lui permettant de soumettre à une autorisation préalable des investissements étrangers dans des secteurs sensibles.

Plus tôt vendredi les députés LFI avaient fait la même demande. "Ces gens sablent le champagne en désindustrialisant la France", ont-ils dénoncé, pointant "une vente à 15 milliards d'euros... et 7 milliards de cadeaux aux actionnaires en perspective".

Le patron du groupe Droite républicaine Laurent Wauquiez, et le rapporteur général du budget de la Sécurité sociale Yannick Neuder (DR), ont également écrit au ministre : "il est indispensable que l'Etat agisse pour protéger nos fleurons industriels et assurer la souveraineté sanitaire de la France".

"Alors que le paracétamol était déjà introuvable il y a quelques mois... ils l'abandonnent ? Ni bon pour notre santé ni bon pour nos emplois", a dénoncé sur X le patron des députés socialistes Boris Vallaud, appelant le gouvernement à "réagir".

Selon Les Echos, le potentiel repreneur américain a offert plus de 15 milliards d'euros pour mettre la main sur Opella, qui chapeaute une centaine de marques comme Mucosolvan, Maalox ou Novanuit.

Les ministres de l’Economie, Antoine Armand, et de l'Industrie, Marc Ferracci, ont demandé vendredi des engagements de Sanofi et du futur repreneur pour garantir le "maintien du siège et des centres de décisions sur le territoire national" et "l'empreinte industrielle française d'Opella".

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