Dijon se visite aussi en fauteuil roulant

Pour renforcer l’accessibilité des visites de la ville, l’office de tourisme de Dijon propose aux personnes à mobilité réduite de louer un fauteuil électrique pour se déplacer. Explications.

Les personnes en perte d’autonomie durable ou ponctuelle peuvent désormais visiter Dijon grâce à la location de fauteuil roulant électrique. (Office de tourisme Dijon)
Les personnes en perte d’autonomie durable ou ponctuelle peuvent désormais visiter Dijon grâce à la location de fauteuil roulant électrique. (Office de tourisme Dijon)

Deux fauteuils roulants électriques patientent à l’accueil de l’office de tourisme de la gare de Dijon, prêts à servir si un visiteur en avait besoin. Cette expérimentation a vu le jour le 2 août dernier et résulte d’un partenariat entre la startup dijonnaise Toolib, le constructeur Whill et l’office de tourisme. « L’idée est née de discussions avec Toolib qui a l’ambition de faciliter les départs en vacances des personnes en situation de handicap » introduit Isabelle Thomas, responsable du pôle accueil boutique et qualité.

Des fauteuils pour tous

L’office de tourisme de Dijon dispose déjà du label tourisme et handicap. Mais la représentante complète : « Même si le label va au-delà de l’obligation légale, il ne prend pas en compte toutes les problématiques de terrain des personnes concernées. » De son côté, Toolib s’évertue à mettre en relation des personnes en situation de handicap et des lieux d’accueil capables de répondre à leurs besoins spécifiques. « Toolib envisageait de développer une activité de loueur de matériel pour compléter son offre d’hébergement et nous avons réfléchi ensemble à la façon de rendre la destination Dijon plus accessible. » Et pour ce faire, l’office de tourisme de Dijon et la startup se sont tournés vers le constructeur de fauteuil roulant Whill dont le siège est situé à Dijon.

S’il est vrai que les personnes en fauteuil roulant ont déjà leur équipement, dans une ville complètement piétonne, des fauteuils en location peuvent servir à d’autres Une cheville foulée, une personne âgée ou valide mais incapable de rester debout trop longtemps ou encore quelqu’un vivant avec un handicap léger peuvent avoir besoin d’un fauteuil de façon ponctuelle. « Chaque situation de handicap est unique et une solution adaptée à l’un ne conviendra pas toujours à un autre. Des personnes peuvent aussi faire le choix de voyager sans leur fauteuil. ».

Faire connaître ce service

Whill a ainsi mis en dépôt deux premiers fauteuils roulants à l’office de tourisme de Dijon tandis que leur location passe par le site de Toolib. « Nous avons vu des personnes intéressées mais il n’y a pas encore eu d’actes de location. Il faut le temps que le service soit connu car les gens qui ont besoin d’un fauteuil ont besoin d’être rassurées. Elles ont peur de se retrouver sans solution et sans autonomie. »

Mais le besoin est bien là. Pour preuve chaque semaine, une à deux personnes en situation de handicap visible poussent la porte de l’office de tourisme. « Nous proposons des idées de visite et activités à faire quand on est en situation de handicap. Nous avons aussi des contenus de visite adaptés comme la montée à la tour Philippe Le Bon pour les personnes non-voyantes. »

Isabelle Thomas reste à l’écoute des bonnes idées que l’on pourrait lui proposer mais aussi des alertes sur les difficultés rencontrées par ces différents publics. Pour l’heure, les fauteuils Whill disposent d’une autonomie de 18 kilomètres et peuvent être démontés en quelques gestes simples pour être glissés dans une voiture afin de partir à la découverte des vignes. De son côté, Whill espère essaimer le concept à d’autres villes de France. « Quelqu’un à Caen se montre déjà intéressé » précise Guillaume Legendre, PDG de Whill France.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert