Deux jeunes repreneurs complémentaires à la barre

Antoine Trione a cédé à Maxime Bavais et Olivier Cayet son fonds de commerce, une entreprise de bâtiment implantée à Haillicourt. Ce maçon de métier a démarré comme artisan en 1980 puis en SARL à partir de 2005, pour développer son activité sur le secteur comme constructeur auprès des particuliers. Nous avons rencontré ces jeunes repreneurs aux profils très complémentaires.

L’aménagement extérieure de cette maison est signé Trione Construction.
L’aménagement extérieure de cette maison est signé Trione Construction.
D.R.

Les repreneurs, Maxime Bavais et Olivier Cayet, ont fait connaissance sur un chantier de construction.

La Gazette. Quelles sont vos formations ? Et vos parcours professionnels ?

Maxime Bavais. Après un BTS EEC (études et économie de la construction),  j’ai passé six ans comme économiste de la construction dans un bureau d’études, puis chargé d’études pendant deux ans dans une entreprise générale de bâtiment.

Olivier Cayet. Mon BTS GMEAU (gestion et maîtrise de l’eau) et une licence GC (génie civil), complétée par un master 2 GC, m’ont permis d’intégrer une entreprise générale de bâtiment comme conducteur de travaux durant cinq ans avant la reprise de Trione.

 Quel a été le facteur déclenchant votre volonté de reprendre cette entreprise ?

M. B. Nous avons collaboré sur un chantier de construction en 2008,  chacun dans son domaine, et sommes devenus amis. En  2011, j’ai rejoint l’entreprise d’Olivier comme chargé d’études. Notre souhait respectif était de créer ou reprendre une entreprise de bâtiment. A un moment, nous nous sommes dit : pourquoi pas ensemble ?

 Combien de temps s’est-il passé entre l’idée et la clôture du dossier ?

En juin 2012, notre décision était prise d’y aller et, après réflexion, nous avons opté pour une reprise plutôt qu’une création. Il nous semblait que la marche était plus haute pour nous (investissements matériels,  création d’une clientèle, etc.). Le dossier bouclé en décembre 2012, la reprise de Trione construction a été effective en avril 2013, le temps pour chacun d’entre nous de se libérer.

D.R.

Trione Construction a procédé à la rénovation des corniches de la mairie de Grenay, ce qui demande une certaine technicité, point de force de l’entreprise.

 

Pouvez-vous nous donner vos critères de choix et/ou sélection de l’entreprise reprise ?

Notre souhait était de sélectionner une entreprise générale de bâtiment, plutôt positionnée dans la rénovation, avec des compagnons qualifiés et expérimentés, et possédant une certaine réputation. Après une première analyse d’une société de Liévin qui n’a pas abouti, nous avons rencontré Antoine Trione fin novembre-début décembre 2012 et, après une journée passée avec son équipe, nous avons donné notre accord pour la reprise.

 Quels ont été vos partenaires durant la reprise ?

Notre expert-comptable Denis Kazmierczak, de Neuville-Saint-Vaast, a construit notre business plan.  Nous avons retenu la Banque populaire de Béthune pour le financement de l’opération, cautionnée par Pas-de-Calais actif. Sylvie Pauchet, du Réseau entreprendre Artois, et Sandrine Brief, de la chambre des métiers et de l’artisanat de Béthune, ont apporté toute leur expertise dans l’accompagnement de notre projet. Un crédit vendeur étalé sur deux ans porte sur les stocks. La Chambre des métiers et de l’artisanat nous a également fait bénéficier d’un prêt d’honneur de 25 000€.

 Que vous a-t-il manqué le plus durant la durée de la transmission ?

Pour plaisanter, nous dirons du temps. Ainsi, nous travaillons actuellement sur la certification «Qualibat» afin de valoriser et promouvoir le savoir-faire de l’entreprise. Nous projetons de précéder à un marquage publicitaire des véhicules de l’entreprise. Un site internet devrait voir le jour prochainement. Mais les journées ne font que 24 heures. Heureusement, nous bénéficions de l’accompagnement d’Antoine Trione qui nous soulage en termes de charges.

 Quelques mois après la reprise, quel premier bilan pouvez-vous faire ?

Le bilan de notre exercice comptable est fixé au 31 mars. Notre chiffre d’affaires sera de l’ordre de 1,1 million d’euros, le budget prévisionnel ayant été fixé à 600 000€. Nous pouvons être satisfaits. Notre clientèle, à la reprise principalement des particuliers, se répartit maintenant à parts égales entre les marchés publics et les particuliers, sachant que nous intervenons sur un périmètre d’une trentaine de kilomètres autour du siège social.

 Que pourriez-vous donner comme conseils à de futurs repreneurs ?

Nous sommes encore un peu jeunes pour donner des conseils. Nous pensons qu’il faut rechercher la cible, telle que définie initialement, avec calme et sans trop se presser. Nous avons également observé qu’il convient de prendre un maximum de conseils.

 Quels sont les projets dont vous pouvez parler pour l’entreprise ?

D.R.

L’aménagement extérieur de cette maison est signé Trione Construction.

Ils sont nombreux. Notre carnet de commandes est correct mais avec une visibilité à quatre ou cinq mois : quelques mois de visibilité supplémentaire seraient les bienvenus. Nous réfléchissons d’ailleurs à la possibilité d’embaucher pour septembre une équipe de trois personnes. Nous souhaitons conforter l’équilibre entre les marchés des collectivités/les travaux neufs et l’activité auprès des particuliers, en intégrant toutes les spécificités de la rénovation et les obligations liées à la construction bâtiment basse consommation.