Deux ans après l’ouverture du Louvre-Lens, l’heure est au bilan

Le 4 décembre 2012, le Louvre-Lens ouvrait ses portes avec la promesse d’une renaissance pour un des arrondissements de France le plus touché par le chômage. Deux ans après qu’en est-il ? L'association Euralens vient de publier une étude sur l’attractivité du territoire.

Le Louvre-Lens aura attiré un peu plus de 1 400 000 visiteurs en deux ans, l’enjeu pour le musée est dorénavant de continuer à attirer d’autres visiteurs et renouveler les collections pour susciter plusieurs visites des mêmes personnes.
Le Louvre-Lens aura attiré un peu plus de 1 400 000 visiteurs en deux ans, l’enjeu pour le musée est dorénavant de continuer à attirer d’autres visiteurs et renouveler les collections pour susciter plusieurs visites des mêmes personnes.
ACT'Presse

Le musée aura attiré un peu plus de 1 400 000 visiteurs en deux ans. Désormais, l’enjeu est de renouveler les collections afin que les visiteurs reviennent au Louvre-Lens.

En 2013, afin d’obtenir des chiffres concrets sur l’utilité de la démarche, Euralens avait décidé la mise en place d’une plate-forme d’intelligence collective. En 2010, Isabelle David, alors sous-préfète de Lens, l’avait déjà imaginée dans le cadre de la commission économique et l’avait qualifiée “d’outil d’évaluation et de pilotage innovant pour se donner les moyens d’atteindre les objectifs“.
Le document qui vient d’être publié, consultable et téléchargeable gratuitement sur le site internet http://www.euralens.org, est le premier issu des travaux de cette plate-forme. Il dresse un état des lieux, avec des chiffres clés et des réponses concrètes.
Au chapitre des chiffres clés, l’impact économique de l’ouverture du musée est estimé à 42 millions d’euros sur les 12 premiers mois d’activité ; 61 % des restaurateurs et hôteliers déclarent avoir ressenti un impact positif et 42 % déclarent une hausse de leur chiffre d’affaires depuis son ouverture. L’étude révèle que de nombreux projets vont voir le jour dans les mois à venir.
Le musée du Louvre-Lens et ses sous-traitants emploient 175 personnes. Au moins 220 emplois supplémentaires sont induits dans les restaurants et par la fréquentation touristique.
Enfin, 700 millions d’euros d’argent public ont été investis dans les grands projets depuis 2009 (Louvre-Lens, rénovation urbaine, stade Bollaert-Delelis, projets économiques, cités minières, etc.).

Des réponses. L’étude souhaite également apporter un éclairage sur divers sujets touchant directement ou indirectement au Louvre-Lens.
La fréquentation du musée est-elle conforme aux prévisions ? Le document indique que la fréquentation du Louvre-Lens est en phase avec les prévisions, le musée ayant attiré 1 400 000 visiteurs en deux ans, dont 500 000 pour la deuxième année. Le tout est maintenant de savoir si le deuxième musée de province en termes de fréquentation après le MuCEM de Marseille saura maintenir ce niveau de fréquentation.
Les visiteurs du Louvre-Lens quittent-ils le territoire aussitôt leur visite achevée ? Contrairement à ce que l’on pourrait penser, 48 % des visiteurs déclarent profiter de leur venue au Louvre-Lens pour visite un autre site de proximité (Lens, Lille, Arras, Douai). Au cours de la première année, un tiers des visiteurs non originaires de la région y ont passé au moins une nuit et près de 10 %, sur le territoire d’Euralens. Notons également que les autres sites touristiques de la région ont bénéficié de l’effet Louvre-Lens et enregistrent également une hausse de fréquentation.
Les retombées économiques sont-elles à la hauteur de l’investissement ? Avec 150 millions d’euros investis dans le musée financé à 60 % par la Région et à 20 % par l’Europe, bon nombre de personnes se posent la question de connaître le retour sur investissement. Il apparaît que pour la première année de fonctionnement, les retombées économiques d’ordre touristique sur le territoire régional sont estimées à près de 42 millions d’euros, soit environ un tiers de l’investissement pour la construction du musée.
D’autres retombées sont à prendre en compte, mais plus difficilement mesurables. Il s’agit notamment de l’implantation de nouvelles entreprises et activités sur l’arrondissement lensois.
Au total, 14 questions trouvent des réponses pertinentes et documentées dans le document édité par Euralens.

ACT'Presse

L’association Euralens a été créée en 2009 pour accompagner l’ouverture du musée du Louvre-Lens. Elle a permis la mise en œuvre de 37 projets urbains, économiques et culturels.

Moteur de développement. Euralens est une association créée en 2009 pour accompagner l’ouverture du musée du Louvre-Lens. Il s’agit d’un forum, d’un lieu de débat où sont discutées, lors des assemblées générales, les grandes orientations favorables au développement de l’ancien bassin minier.
La structure de développement territorial est centrée autour des trois villes de Lens, Liévin et Loos-en-Gohelle, avec comme épicentre le Louvre-Lens. Elle rassemble les collectivités et acteurs économiques sur un périmètre élargi couvrant un ensemble urbain de plus de 550 000 habitants pour 113 communes.
Par extension, Euralens couvre une zone encore plus large qui préfigure une métropole de près de 840 000 habitants si on ajoute les territoires membres, à savoir les communautés d’agglomération de Lens-Liévin, Hénin-Carvin, Artois comm., mais aussi la communauté urbaine d’Arras et la communauté d’agglomération du Douaisis. Tous les projets situés dans cette zone peuvent être éligibles au label “Euralens”, créé en 2011 pour faire émerger des projets de qualité et structurants : une reconnaissance d’excellence.
Grâce à l’association, 37 projets urbains, économiques et culturels ont été labellisés en 2013 et 2014 ; 20 millions d’euros ont été investis dans l’aménagement des abords du Louvre-Lens. Cela se poursuivra durant toute l’année 2015, avec l’implantation d’une résidence d’artistes par la fondation Pinault à proximité du Louvre-Lens, l’ouverture d’un magasin H&M dans le centre-ville de Lens et l’agrandissement de la librairie Furet du Nord qui passera de 650 m2 à 1 000 m2.
Enfin, les réserves du Louvre doivent quitter Paris et plusieurs autres sites en France pour être centralisées à proximité immédiate du Louvre, sur le territoire de Liévin.