Des vents miraculeusement favorables pour LR qui cherche toujours son capitaine

Michel Barnier à Matignon, une dizaine des leurs dont Bruno Retailleau au gouvernement et Eric Ciotti qui libère enfin la présidence: les vents sont devenus par miracle favorables pour Les Républicains, même s'ils doivent encore s'entendre sur un...

Les vents sont devenus par miracle favorables pour Les Républicains, même s'ils doivent encore s'entendre sur un candidat qui mène la barque jusqu'à la présidentielle © bERTRAND GUAY
Les vents sont devenus par miracle favorables pour Les Républicains, même s'ils doivent encore s'entendre sur un candidat qui mène la barque jusqu'à la présidentielle © bERTRAND GUAY

Michel Barnier à Matignon, une dizaine des leurs dont Bruno Retailleau au gouvernement et Eric Ciotti qui libère enfin la présidence: les vents sont devenus par miracle favorables pour Les Républicains, même s'ils doivent encore s'entendre sur un candidat qui mène la barque jusqu'à la présidentielle.

"On ne va pas se plaindre...", se félicite une source sénatoriale LR, non sans fausse modestie, au regard d'un retour inespéré sur le devant de la scène d'un parti qui a sauvé sa peau aux législatives grâce à l'ancrage local de ses 47 députés élus et du barrage républicain.

"Certains chez nous peuvent penser qu’il y a encore trop de macronistes au gouvernement ou la gauche (avec l'ex-PS Didier Migaud) à la Justice, mais sur les deux tiers de nos priorités qui sont immigration, sécurité et pouvoir d’achat, c'est la droite qui est bel et bien là", savoure-t-il.

Habitués à de cruels revers électoraux depuis 2017, privés de ministères depuis 2012, les LR découvrent cet automne que les bonnes nouvelles peuvent aussi voler en escadrille, comme l'atteste la décision dimanche de son président Eric Ciotti de quitter la présidence du parti. 

Si le député des Alpes-Maritimes s'est fendu d'un courrier aux militants et d'une interview au Figaro pour dénoncer les LR qui sont montés sur "le Titanic macroniste", il a rendu service au parti qui s'efforçait en vain de l'exclure depuis son alliance avec le RN aux législatives anticipées. 

La course à sa succession est désormais ouverte et l'un des prétendants pourrait être Laurent Wauquiez qui a non seulement des ambitions élyséennes, mais qui a renoncé au gouvernement pour rester à la tête du groupe des députés à l'Assemblée nationale.

Il s'y frottera au quotidien à d'autres candidats potentiels pour 2027 comme Marine Le Pen, Gabriel Attal ou encore François Hollande.

En réunion de groupe mardi, Laurent Wauquiez a assuré qu'il n'avait "mis le veto à personne" pour entrer au gouvernement, soulignant que "le casting avait été élaboré à 100% par Matignon", cherchant à réconforter les députés déçus de ne pas avoir été désignés, a indiqué à l'AFP un participant.

Dans le cas du député Jean-Louis Thiériot, dont le nom figurait sur la première liste avant d'être écarté de l"exécutif, il a précisé que "Matignon ne souhaitait pas changer les équipes", son suppléant étant encarté chez Horizons et ne "s'étant pas engagé à rester chez LR", a précisé la source.

  

- Incarnation recherchée - 

Pour l'instant aucun nom ne s'impose dans les sondages comme candidat indiscutable de LR en 2027, mais le retour de la droite au gouvernement pourrait y contribuer, pour autant que le parti évite les tensions internes qui l'ont miné ces dernières années.  

"Notre défi est d'aider le gouvernement tout en engageant la refondation de la droite avec un projet et des incarnations qui le portent le moment venu", affirme à l'AFP la sénatrice Agnès Evren, qui met en garde contre les divisions. 

"Nous pouvons représenter l’alternance en 2027, à condition de jouer collectif : si chacun y va de sa chapelle, c'est perdu !" conseille-t-elle à une droite fracturée, avec certains de ses membres qui ont rejoint Horizons, le parti du déjà candidat Edouard Philippe, ou Renaissance, comme Gérald Darmanin. 

En privé, plusieurs responsables de droite reconnaissent qu'une droite divisée serait à nouveau écartée dès le premier tour comme lors des deux dernières présidentielles, mais chacun croit en ses chances.  

En attendant, Bruno Retailleau aura un rôle clé pour mettre en place avant 2027 les mesures de sécurité et sur l'immigration que la droite réclame de longue date et convaincre l'opinion publique, qui lui a tourné le dos, que LR peut agir lorsqu'il est aux affaires.  

Son entourage n'hésite pas d'ailleurs à faire le parallèle avec Nicolas Sarkozy lors de sa nomination au ministère de l'Intérieur en 2005, qui lui a ouvert les portes de l'Elysée deux ans plus tard. 

"Comme lui, il a cristallisé le clivage gauche-droite, avec des gens qui le critiquent et d’autres qui se félicitent", assure cette source, soulignant sa proximité avec plusieurs sénateurs nommés au gouvernement.

Dans la dernière ligne droite, Laurent Wauquiez est toutefois parvenu à glisser au sein du gouvernement le député du Rhône Alexandre Portier et le maire de Valence Nicolas Daragon.

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