A l’initiative de l’Agence d’urbanisme Flandre-Dunkerque

Des «Toiles» comme outils de prospective du territoire

Dans le cadre d’un webinaire, l’Agence d’urbanisme de Flandre-Dunkerque (AGUR) a présenté sa Toile industrielle© et ses déclinaisons. Cet outil, unique en son genre, permet depuis 2009 d’avoir une parfaite connaissance de l’écosystème local (industriel, énergétique, agricole…) et participe au développement du territoire.

Les Toiles de l’Agence d’urbanisme Flandre-Dunkerque en version papier. Ici, la Toile énergétique lancée en 2018.
Les Toiles de l’Agence d’urbanisme Flandre-Dunkerque en version papier. Ici, la Toile énergétique lancée en 2018.


Vingt ans déjà que l’AGUR travaille sur ses différentes “Toiles” et qu’elle les promeut sur tout le territoire français et même à l’étranger. Tout est parti d’un constat, aime à le rappeler Jean-François Vereecke, directeur adjoint de l’AGUR et inlassable instigateur et défenseur de ce projet. «Lors d’une réunion de travail, un participant s’était demandé quel serait l’impact pour le territoire de la fermeture du sidérurgiste Sollac (aujourd’hui, ArcelorMittal). Et nous avions dû tous convenir que l’on n’en savait rien. Nous nous sommes alors dit que pour bien comprendre notre industrie et participer à son développement, il était indispensable de connaître parfaitement son écosystème», se souvient-il.

Après plusieurs années de travail, paraît en 2009 la première Toile industrielle©, un document en format poster sur lequel apparaissent toutes les industries du territoire. Y sont mentionnés leurs productions, leurs sous-produits, le nombre de salariés, leurs flux énergétiques, leurs fournisseurs, leurs clients et surtout leurs interdépendances. «C’était la première fois que nous avions une vision aussi détaillée de l’écosystème du territoire et des liens créés – ou qui pouvaient être créés – entre les industriels», se rappelle Jean-François Vereecke, qui insiste sur l’importance qu’a pris cet outil dans la promotion du territoire. «Les équipes du port de Dunkerque s’en servent très régulièrement, par exemple, pour démontrer les atouts industriels du territoire. Et il est avéré que ce document a participé à l’implantation d’entreprises dont les gérants ont pu comprendre très vite quels bénéfices ils pouvaient tirer des interactions avec leurs voisins. Je pense notamment à Ecocem ou à Indachlore sur notre zone industrialo-portuaire. Tout récemment encore, cette Toile a été utilisée pour anticiper les difficultés liées à la crise sanitaire, notamment dans le secteur de l’acier et de l’automobile.» Cet outil est d’autant plus utile que, depuis 2018, il a désormais une déclinaison numérique grâce au Toilemaker, une application développée par la start-up local Les Possibilizer. Les données peuvent ainsi être mises à jour quotidiennement par l’AGUR, un travail dont le coût en termes de moyens humains et financiers est pleinement assumé au vu des retombées pour le territoire.

Aujourd’hui, la Toile industrielle© se décline pour d’autres secteurs sur le même modèle. Ont ainsi été lancées la Toile énergétique, la Toile agricole et, tout récemment, la Toile de l’eau. Pour Jean-François Vereecke, cette approche systémique du territoire reste la meilleure façon de le comprendre et, in fine, de l’aider à opérer sa mue, tant sur le plan industriel, qu’énergétique et écologique.