Assurances

Des risques systémiques de plus en plus nombreux

En forte augmentation l’an passé, les primes d’assurance professionnelle devraient continuer leur hausse cette année et dans les années à venir. La multiplication des risques, dont ceux liés au fameux dérèglement climatique, est présentée comme l’une des explications de cette hausse quasi continue. Reste que pour les acteurs économiques, la pilule apparaît de plus en plus dure à avaler surtout que du côté des risques, de nouveaux apparaissent et ceux présents affichent une sévérité de plus en plus importante.

Des risques systémiques de plus en plus nombreux

7 % ! C’est l’augmentation moyenne des primes d’assurance professionnelle cette année à en croire une récente étude de la plateforme d’assurance professionnelle Coover parue en début d’année. Les raisons, elles sont bien connues. «Cette hausse des primes s’inscrit dans un contexte de multiplication des sinistres, notamment ceux liés au changement climatique et d’augmentation des coûts de santé impactant directement les assurances de dommages et les mutuelles des professionnels», peut-on lire dans cette étude. 

4 % de hausse pour l’assurance des flottes professionnelles, 9 % pour les mutuelles, 8 % pour la prévoyance professionnelle, 5 % pour l’assurance responsabilité civile professionnelle ou encore 8 % pour la garantie décennale, de même pour l’assurance cyber. La hausse, déjà significative enregistrée l’an passé, devrait donc se poursuivre et les perspectives pour 2025 apparaissent dans la même veine. «La tendance n’annonce pas d’amélioration l’année prochaine avec des prévisions d’augmentation des primes entre 12 % et 20 %.» 

Cette augmentation continue et exponentielle apparaît entraîner une certaine réflexion sur les modèles même des assurances professionnelles histoire d’apporter des solutions durables, notamment pour les TPE et les PME, pour faire face aux défis actuels et surtout ceux à venir. La quasi-totalité des grands groupes d’assurance assurent se pencher sur cette problématique certaine pour apporter des solutions optimales et surtout acceptables. Reste que les risques sont aujourd’hui de plus en plus nombreux.


La sévérité des risques progresse

France Assureurs, organisme de représentation professionnelle des entreprises de France, le stipule bien dans sa cartographie prospective 2024 des risques de l’assurance. Dans ce document, la famille des risques environnementaux arrive toujours en première position devant les familles des risques réglementaires et économiques. 

«Par rapport à l’année dernière, l’ensemble des familles de risques progressent en sévérité. Cependant, pour les risques environnementaux, économiques et technologiques, cette évolution est contrebalancée par une baisse de la fréquences», note France Assureurs. Les risques environnementaux (pénurie de matières premières et énergétiques, dérèglement climatique et catastrophe naturelle exceptionnelle) apparaissent les plus susceptibles d’avoir des effets sur l’ensemble des autres familles de risques affectant l’ensemble des pans de l’économie. 

«Les risques émergents font apparaître de nouveaux besoins auxquels les assureurs et les réassureurs doivent répondre. Les assureurs doivent développer de nouveaux produits ou de nouvelles garanties pour faire face à ces nouveaux défis.» 

Exemple typique avec les risques technologiques et notamment ceux engendrés par l’Intelligence artificielle. «Les avancées de l’IA et la diffusion rapide des outils l’utilisant permet de gagner en productivité. Cela peut cependant s’accompagner de risques pour l’économie et la société (cybercriminalité, enjeux éthiques, bouleversement du marché du travail).» 

Ce listing de risques mis en avant par les assureurs eux-mêmes devraient donc continuer à se traduire par une augmentation des primes d’assurances histoire de ne pas mettre à mal leur modèle économique. Une spirale quasi infernale…

Cybersécurité : risque maîtrisé ?

Moins de sinistre donc des tarifs qui se stabilise ! C’est du moins ce qui ressort de l’étude Lucy (Lumière sur la cyberassurance) de l’Amrae (Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise). «L’an passé, le marché de l’assurance cyber a poursuivi son développement notamment grâce aux ETI et PME qui ont augmenté leur souscription de programmes d’assurance cyber», assure Olivier Wild, président de l’Amrae. Une démocratisation apparaît donc s’opérer au sein des ETI et des PME. Les TPE apparaissent toujours à la traîne. D’après la plateforme Coover : «les TPE doivent faire face à une augmentation des primes d’assurance cyber et une hausse des tarifs de l’ordre de 9 % malgré une diminution des indemnisations. Un déséquilibre qui rend difficile pour ces entreprises de s’assurer efficacement contre cette typologie de risques.»