Des projets et un pari sur les services

La ville de Coudekerque-Branche empile les projets urbains depuis quelques années. Après les projets-dossiers et la remise en état des finances, les travaux transforment la ville.

« David Bailleul, maire de Coudekerque-Branche où les travaux et projets se suivent ».
« David Bailleul, maire de Coudekerque-Branche où les travaux et projets se suivent ».
CAPresse 2013

David Bailleul, maire de Coudekerque-Branche où les travaux et projets se suivent.

 

Un cas particulier que la ville de Coudekerque-Branche… Alors que communes, intercommunalités ou syndicats mixtes du littoral dunkerquois empruntent pour financer leurs projets, Coudekerque-Branche passe un mandat sans emprunter un centime d’euro. La Ville ne se cache pas d’innover dans le développement urbain qu’elle a mis en place dès 2008 : ce qu’elle peut faire en régie directe, elle ne le sous-traite pas au privé. «Cette année, on finance 3,5 millions d’euros sur fonds propres», souligne le maire, David Bailleul. Son chef des travaux énumère les fiches de poste : «On a des menuisiers, des maçons, des couvreurs, des peintres, des plaquistes… Il nous manque un charpentier.» Au volant de son van, le maire fait le tour des chantiers : l’église communale a changé de toiture et le chœur est en cours de rénovation (200 000 euros en 2013) ; plusieurs écoles voient leurs façades réhabilitées (450 000 euros en 2013) ; une maison de quartier remplace un ancien café en face de la voie ferrée ; la place Leclerc a été entièrement refaite, «avec un financement de la CUD de 80% sur cinq ans», insiste le maire. L’ancienne friche commerciale Mobis est en fin de rénovation aussi, avec une ouverture sous enseigne Intermarché pour Noël.

Rénovation, réhabilitation et constructions neuves. En sortant du centre-ville, on roule sur la route de Bourbourg qui a été également refaite. Jouxtant l’autoroute A16 qui longe la ville, un terrain cédé par la Direccte doit accueillir une pépinière d’entreprises. «On détruit le bâtiment, on garde la maison qu’on réhabilite. Avec 2 000 m² de surface utile, nous pourrons recevoir des entreprises du secteur tertiaire», explique le maire. Les investisseurs privés accompagnent ce dynamisme communal : il y a quatre ans, le groupe Arvato inaugurait son centre d’appels Capdune avec près de 300 personnes. Pour autant, le site industriel Lesieur vit des moments difficiles et son unité de fabrication de diester est en voie de fermeture. La pépinière doit répondre aux mutations économiques du territoire et, après l’industrie, David Bailleul semble être touché par le virus environnemental : «Nous allons réaliser un écoquartier avec des maisons passives. Même à Grande-Synthe, il n’y en a pas.» Ainsi, 88 logements sont prévus dans le vieux Coudekerque-Branche. Quatre autres sites dédiés au logement «vert» doivent suivre. Il y a près de 20 ans, Coudekerque-Branche n’avait pas bénéficié des fonds du Grand Projet de ville (sous le secrétariat d’Etat d’Eric Raoult), qui avait permis de rénover de nombreux quartiers populaires des villes de la CUD. «A l’époque, c’était 90 millions de francs», se souvient le maire. Depuis, les aides publiques baissant au fil des années, la Ville se doit de compter avant tout sur elle-même.