Des politiques économiques minimalistes

La crise freine le développement, les intercommunalités se contentent de projets, attendant que l’Etat se décide à dévoiler de vraies décisions côté réforme territoriale.

 L'entrée de Barrois est toujours aussi dépeuplée...
L'entrée de Barrois est toujours aussi dépeuplée...

Frédéric Delannoy, nouveau président de Cœur d’Ostrevent (communauté de communes située près de Douai ayant son siège à Lewarde), fait de l’emploi, via l’économie, son cheval de bataille. Il hérite de dossiers disparates. Les zones d’activité sont bien sûr sur la sellette. A côté de réussites comme une partie de la ZA La Renaissance (Somain-Aniche), le reste pose question vu les lourds investissements consentis par l’équipe précédente et les choix éco-stratégiques (des aménageurs battus en brèche par un cabinet spécialisé prônant des PME complémentaires et développement durable plutôt que des monstres logistiques. Si la ZA somainoise De-Sessevalle se remplit très lentement malgré une situation géographique admirable (carrefour de l’A21 et de la rocade minière), Barrois (en ZFU) et La Renaissance (partie logistique) sont désertes. A Barrois, un projet de jardinerie régulièrement évoqué, un bâtiment relais en septembre avec l’aide de la Région : c’est très peu pour cette immense friche minière totalement viabilisée. A La Renaissance, tout avait été misé, avec une certaine impulsivité, sur un très lourd projet logistique torpillé par la SNCF abandonnant le site ferroviaire de Somain. Plusieurs opérateurs ferroviaires et des entreprises seraient intéressés par le site (en cross-docking), mais le gros dossier déclencheur reste au conditionnel, : oui ou non l’activité ferroviaire va-t-elle repartir à Somain ? On tarde à entrevoir la réponse. Maire d’Hornaing, le président réfléchit au devenir de la centrale électrique. CO consacre 5,4 M€ à l’action économique − sa priorité , à peine plus que l’assainissement (4,8) et loin derrière les déchets (10,1).

 

 

La communauté de communes Pévèle-Carembault est présidée par un économiste et fiscaliste, Jean-Luc Detavernier. Là aussi la priorité est l’économie, mais adaptée à la personnalité de ce terroir particulier, paisible, rural, cultivant la qualité avec un grand “Q”. On y compte le plus grand nombre d’artisans de la région et de créations de TPE et PME (600 l’an). La CCPC hérite de plusieurs ZA : Avelin et d’autres, plus petites, aboutissent à Templeuve où un projet tertiaire (par l’IRD) est en cours. Mais aussi quelques petites ZA (Saméon, Coutiches, un ancien projet entre Orchies et Pont-à-Marcq), des actions à Bachy, Genech, Gondecourt, Camphin, Wannehain et Cysoing et la ZA d’Orchies bientôt pleine comme celle de Pont-à-Marcq, sans oublier celles de Thumeries et Phalempin. L’abondance de foncier et de localités permet tout, mais c’est plutôt sur la nature des activités que le président travaille (télétravail, économie numérique, mobilité, etc.) et sur l’omniprésence de la fibre optique. La CCPC est en contrat avec la Région jusqu’en 2017 via le PLDE. Le soutien à l’entreprise restera le crédo, sans oublier les exploitations agricoles. Mentionnons des idées de pépinières d’entreprises, un cabinet de consultants y travaille. Mais tout cela dépendra finalement de l’intégration ou non de la CCPC à LMCU, 29 communes sur 38 étant dans l’arrondissement lillois quand-même… Cœur d’Ostrevent n’étant pas non plus exempt de ce que le Premier ministre appelait une «nouvelle densification des intercommunalités»… 

 

D.R.

L'entrée de Barrois est toujours aussi dépeuplée...