Audience solennelle de rentrée du Tribunal judicaire d’Arras

«Des perspectives plus sereines pour la Justice»

L’audience solennelle de rentrée du Tribunal judicaire d’Arras s’est tenue le 23 janvier sous la présidence de Julie Astorg, présidente du Tribunal judicaire d’Arras, et du procureur de la République d’Arras, Sylvain Barbier Sainte Marie, en présence de nombreuses personnalités. Compte-rendu.

Le procureur de la République d’Arras, Sylvain Barbier Sainte Marie, lors de son intervention. 2ème en partant de la droite, Julie Astorg, présidente du Tribunal judicaire d’Arras.
Le procureur de la République d’Arras, Sylvain Barbier Sainte Marie, lors de son intervention. 2ème en partant de la droite, Julie Astorg, présidente du Tribunal judicaire d’Arras.

Le procureur a intitulé son propos «le temps des transitions» en raison de la loi de programmation pour la justice du 20 novembre, et s’est exprimé autour de trois thèmes : bilan 2023, partenariats et perspectives 2024.

Quelques chiffres 2023

Comme l’a indiqué le procureur, «le nombre de plaintes a augmenté de plus de 14%, cette augmentation inédite est préoccupante quand on la compare aux années précédentes. Elle correspond à plus de 21% de plaintes supplémentaires en 2 ans, et +33% depuis 2019, année de référence». 

À noter que la permanence du parquet a été extrêmement chargée et a atteint un plafond de verre. Pour preuve, «le nombre de garde à vue est en constante augmentation et s’élève au chiffre record de 2 500, soit 19% d’augmentation en un an et 29% en deux ans». 

Par ailleurs, le taux de réponse pénale bat cette année un nouveau record à Arras en gagnant deux points par rapport à 2022. «En effet, le taux de réponse pénale s’établit au pourcentage sommital de 97,23%». 

De multiples partenariats

Les liens étroits avec les partenaires sont essentiels pour une juridiction. Le procureur de la République, dont les textes le place au cœur des dispositifs de prévention, est en contact quotidien avec le réseau partenarial, «dont la qualité est exceptionnelle sur le ressort». 

À un peu moins de deux ans à la tête du parquet, le procureur dresse un bilan sur ce qui est réalisé ensemble, «car il n’y a pas de procureur sans magistrats, personnels de greffe et avocats, pas plus sans partenaires, qu’il s’agisse des forces de sécurité intérieure, des services déconcentrés de l’État, des élus, ou des associations». 

Ainsi, les partenariats sont effectifs et renforcés dans de nombreux domaines comme, entre autres, la signature avec l’Université d’Artois d’une convention relative au traitement des faits susceptibles de poursuites pénales impliquant des étudiants ou des personnels de l’Université, notamment en matière de violences sexuelles et de harcèlement, ou le renforcement des liens avec les élus et soutien fort auprès des maires, attaquer un serviteur de l’État, quel qu’il soit, c’est attaquer la République.

Des perspectives 2024

Trois grands chantiers seront finalisés avec la présidente du tribunal judiciaire : l’affichage dynamique par écrans qui permettent une meilleure orientation des justiciables, l’achèvement de la première phase des travaux de toiture et de façades, tout en engageant la seconde phase, et enfin la sécurisation du circuit des détenus.

Dans ses conclusions, le procureur estime que «nous pouvons penser que l’avenir présente à moyen terme des perspectives plus sereines pour la Justice. La loi du 20 novembre marque des avancées notables, en pérennisant des hausses de moyens qui renforce le service public de la Justice. Et de poursuivre, «il est indéniable que nous traversons des crises multiples touchant les justiciables les plus fragiles, et que la justice est sillonnée par de nombreuses difficultés. Toutefois, nous espérons que la loi de programmation permettra le déploiement rapide dans nos juridictions, de moyens humains, matériels et financiers».