Formation : des leviers à actionner, des freins à lever...
La formation, le salut de l’après-crise ? L’écosystème de la formation professionnelle l’affirme, l’univers entrepreneurial apparaît, dans une certaine mesure, le confirmer.
L’alternance, l’apprentissage, boostés notamment par le plan de relance, affichent une quasi-santé de fer. La possibilité d’abattre la carte formation pour les employeurs, au lieu du chômage partiel pour les collaborateurs, additionnée au fait que les demandes individuelles n’ont eu de cesse d’augmenter depuis le début de la pandémie, il y a un peu plus d’un an, laissent penser que le marché au sens large de la formation se porte bien. L’offre n’a jamais été aussi importante et les différents acteurs du secteur ont bien compris l’intérêt d’adapter et de gonfler leur offre afin de répondre aux besoins à l’instant T, mais surtout permettre de préparer la sortie de crise et de faire face à l’éventuelle reprise annoncée. Une «formation mania» serait-elle en train de naître ? Si les différents chiffres prévus par les organismes de formation régionaux, affichant pour certains une hausse d’activité annuelle entre 2019 et 2020 de plus de 20 % dans un secteur où l’on sait que la formation, notamment de la part des entreprises, est en chute quasi continuelle depuis de nombreuses années. Elle est portée en grande majorité par la consommation importante de la part des grands groupes. Cela conduit à penser que la prise de conscience de la nécessité de former, ou plutôt d’investir dans les compétences comme le veut l’adage aujourd’hui, est bien présente, il n’en demeure pas moins qu’elle n’apparaît pas encore réellement collective. Le climat actuel, le manque de visibilité en termes d’activité de la part des entreprises (avec en première ligne les TPE et les PME), peuvent expliquer que la formation au sens large est loin d’être la priorité première. La démocratisation souhaitée du CPF (Compte personnel de formation), aujourd’hui sous le feu d’interrogations sur son financement, devrait en toute logique inciter à cet investissement en compétences. La pandémie et la crise sanitaire semblent l’avoir fait comprendre en particulier au début du premier confinement, mais certains freins semblent encore à lever. Ce n’est pas un virus qui va changer les mentalités...