Des entreprises françaises gagnent les Jeux de Londres
Drapeaux, systèmes informatiques, toits, tables de ping-pong… Pour les Jeux olympiques de Londres, quelques entreprises françaises ont décroché des marchés fructueux. Quand le sport rime avec affaires et export.
Malgré le déficit commercial hexagonal qui pèse quelque 70 milliards d’euros, des entreprises françaises exportent… Quelques jours avant l’ouverture des Jeux olympiques à Londres, Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, Valérie Fourneyron, ministre des Sports, de la Jeunesse, de l’Education populaire et de la Vie associative, et Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation et de l’Economie numérique, ont présenté une dizaine des vingt entreprises françaises, de toute taille, qui ont remporté des appels d’offres dans le cadre de cette manifestation, le 19 juillet, à Bercy. “Aujourd’hui, on parle beaucoup des entreprises en difficulté. Cela fait du bien aussi de parler de celles qui réussissent”, a introduit Nicole Bricq. Et le terrain des manifestations sportives internationales offre des possibilités. A Londres, par exemple, l’organisation des Jeux a coûté quelque 8,8 milliards de livres. Un marché conséquent, même s’il est, pour l’essentiel, réservé aux entreprises nationales. “Les Jeux sont une vitrine formidable. Mais d’autres événements sportifs sont à venir”, a poursuivi la ministre. La liste est longue : les Jeux olympiques d’hiver qui se tiendront à Sotchi, en Russie, en 2014, ceux d’été de Rio en 2016, l’Euro, la même année, en France, et les Jeux olympiques de 2020…
La clé de l’innovation. Cette année, à Londres, “ces entreprises qui exportent ont un point commun : elles sont toutes innovantes. Une entreprise qui innove a toutes les chances d’exporter. Ces Jeux marquaient une rupture car l’enjeu environnemental était essentiel pour les organisateurs, ainsi que l’enjeu sociétal. Et les entreprises françaises avaient tenu compte de ces enjeux dans leurs offres”, poursuit Nicole Bricq. Autre traduction de cette innovation : “disposer de brevets les plus nombreux, les plus internationaux possible”, explique la ministre. C’est le cas de la PME Laporte ball-trap, retenue comme fournisseur officiel et exclusif pour les épreuves de ball-trap aux JO de Londres : l’entreprise détient 18 brevets sur 39 pays. A tous les niveaux, l’entreprise est déjà très internationale : elle dispose d’une usine au Royaume-Uni et prépare son expansion vers la Chine. Aux côtés de cette entreprise française, d’autres, de tailles diverses, sont présentes dans la capitale britannique, qui assurent des prestations dans différents domaines : infrastructures matérielles et immatérielles, gastronomie, transport, énergie… Toits écolos. En marge des Jeux olympiques, dans le cadre d’une initiative du maire de Londres qui vise à faire découvrir le ping-pong aux habitants de la ville, Cornilleau, une PME implantée en Picardie, a fourni 300 tables de tennis de table. Quant à Doublet, entreprise implantée à Avelin, près de Lille, ce sont les 12 000 drapeaux olympiques des 204 délégations. Plusieurs entreprises sont mobilisées sur les infrastructures. Pour 50 millions d’euros, GL Event, groupe intégré des métiers de l’événementiel, déploie 150 000 places de tribunes et 120 m2 de structures, “pour 50 millions d’euros” précise son représentant. Toujours dans les infrastructures, la PME Serge Ferrari a fourni les toiles qui recouvrent le toit du stade londonien ou l’arène de water-polo. “Après les Jeux, ces toiles vont disparaître pour être réemployées ou recyclées par une technologie que nous avons développée”, explique le représentant de l’entreprise. Pour Nicole Bricq, il s’agit là d’une innovation qui a de l’avenir et qui peut se révéler “un outil pour les collectivités locales”. Toujours en hauteur, mais au-dessus du centre aquatique, il y a des plafonds “100% recyclables” d’après le représentant de l’entreprise Normalu Barrissol, implantée près de Mulhouse, qui a déjà équipé les locaux de Citroën, sur les Champs-Elysées, avec le même produit.
Déchets et hors-d’oeuvre. Toujours au chapitre des produits et services durables, mais dans le champ de l’énergie, plusieurs entreprises françaises se sont distinguées : Compte R, une PME auvergnate, a construit une chaudière à bois d’une capacité de 3 000 kW pour chauffer le village olympique. GDF-Suez, via sa filiale Cofely, a conçu le réseau urbain de chauffage et de climatisation du nouveau quartier de Stratford et du parc olympique. Par ailleurs, le groupe a mis sur pied une centrale énergétique pour “100 millions de livres”, se félicite le représentant de l’entreprise. Autre infrastructure, la nouvelle usine de traitement des déchets de Veolia propreté qui a renouvelé son contrat de recyclage et de gestion des déchets de Westminster. Et, bien entendu, la gastronomie ne pouvait manquer à l’appel. Parmi les prestataires, le traiteur Fauchon : “90% de nos revenus viennent déjà de l’étranger”, a rappelé le représentant de l’entreprise.