Des chaînes à la chaîne
Depuis son déménagement dans les anciens locaux de la teinturerie Bellier en zone d'activité Marcel-Doret, l’entreprise calaisienne pérennise son site un temps menacé et voit sa production augmenter de 12%.
Il est loin le temps où l’usine Brampton s’installait boulevard La Fayette à Calais pour fabriquer des chaînes de vélo. C’était en 1896 et l’entreprise était en ville. Depuis, le produit a évolué au fil des succès et l’entreprise s’est construit une solide notoriété dans la fabrication des chaînes de transmission pour l’automobile. Rachetée en 2006 par le groupe allemand Schaeffler Chain Drive Systems, Brampton assure la fabrication de 33% du volume du marché mondial des chaînes de distribution, soit la production de 35 000 chaînes par jour. Peugeot Citroën, General Motors, Daimler, Mercedes, Yundai font partie des clients principaux. La direction espère accrocher Renault. «C’est un produit de très haute technologie pour lequel nous avons besoin d’ingénieurs spécialisés dans les domaines des matériaux, du génie appliqué, de la recherche fondamentale, de la métallurgie. Nous avons mis plus de six mois avant de trouver un ingénieur responsable de maintenance”, explique le directeur du site, Jean-François Masbou, aux élèves ingénieurs de l’EIL Côte d’Opale invités à visiter l’établissement.
Le lean manufacturing en pointe. Grâce au déménagement au printemps 2013, l’entreprise dispose d’une surface utile de 42 000 m2, une opportunité qui a permis de réorganiser les chaînes de production, favorisant le flux et la réactivité entre les différentes étapes de fabrication. Jean-François Masbou, qui a dirigé deux usines aux Etats-Unis, s’attache à développer et à impliquer les 430 salariés de l’entreprise au lean management, une méthode qui incite à la responsabilisation de chacun à chaque étape de production, et au lean manufacturing qui axe le progrès sur le produit et non la technologie. Un principe qui permet d’éviter les problèmes en supprimant les interactions à l’intérieur d’un process.Ce produit de très haute précision n’en reste pas moins la cible des pays asiatiques, notamment de la Chine qui reste un concurrent très sérieux et face à qui Schaeffler brandit l’arme qui lui semble être encore la plus efficace : l’excellence.