Des arguments pour investir sur un territoire rural

La salle de séminaire du Carré des Ateliers à Ramecourt affichait complet le 14 octobre dernier, à l’occasion de la première soirée des entreprises du Pays du Ternois. Dirigeants, institutionnels, partenaires de la création d’entreprise… se sont réunis afin de rappeler leur attachement à leur territoire. Le ton fut donné par la présentation du nouveau film de promotion de ce secteur géographique réalisé par le Pays du Ternois qui présente ses atouts via des témoignages de chefs d’entreprise. Puis, les débats furent lancés autour de deux tables rondes.

La première fut consacrée à des investisseurs qui ont choisi de s’installer sur le Ternois. Karine Descamps (Descamps ingénierie), Barbara Macra (Domaine de l’Authie), Aline Dequidt (Le Carré des Ateliers) et Laurent Coët (Regency) ont exposé leurs motivations quant au choix de s’installer  sur le Pays du Ternois. Cadre de vie agréable, loin du stress, position géographique intéressante… sont des arguments qui sont revenus  au cours des échanges. Originaire des Ardennes, Barbara Macra, qui gère un village vacances de 14 chalets,  a indiqué avoir trouvé à Auxi-le-Château une configuration rurale qui lui était familière. La région lui convient et, d’ailleurs, elle a décidé de s’agrandir en ouvrant pour Pâques 5 chalets de grande  capacité supplémentaires. Karine Descamps est également devenue une fervente ambassadrice du Ternois ,afin qu’il renforce son attractivité, elle a proposé aux élus des idées : construire des écoquartiers et réfléchir à l’installation de la fibre optique.

Se fédérer autour d’initiatives. Le second temps d’échanges a mis l’accent sur l’importance de créer et densifier les réseaux pour entreprendre et surtout réussir. Des représentants d’Artois Ternois initiative ou du Centre des Jeunes Dirigeants Artois-Ternois ont présenté les liens et automatismes qui existent entre les différents partenaires, travaillant en direction des porteurs de projet. Cette table ronde a également démontré que les porteurs d’initiative savaient se fédérer. Ainsi, Bertrand Hernu, agriculteur, a présenté Métha-Ternois, consistant à ériger une unité de production de méthane qui générera l’équivalent de 2 millions de kW d’électricité par an : «Nous sommes sept associés autour de ce projet, dont six agriculteurs. Le lieu d’implantation se situe à Valhuon et nous nous trouvons tous dans un rayon de 15 km autour de ce site. Cette démarche s’inscrit pleinement dans le plan climat porté par le Pays et dans la logique de la troisième révolution industrielle prônée par Rifkin.» Bertrand Hernu a insisté sur plusieurs points. Il a d’abord rappelé qu’un chantier de ce type allait générer de l’activité sur le Ternois. Parallèlement, l’unité de méthanisation avait besoin de déchets organiques pour fonctionner… Cette matière première sera fournie localement par le monde agricole et par les industries agroalimentaires, alors qu’auparavant elle était évacuée vers la Belgique via le transport routier.  Métha-Ternois devrait fonctionner dans le courant de l’année 2015.