Dernière ligne droite avant l’arrivée d’Eiffage

L’heure est au bilan pour l’aéroport de Lille, juste avant l’arrivée d’Eiffage qui a remporté la nouvelle délégation de service public en juillet dernier. Jean-Christophe Minot, président directeur général de la SOGAREL, laisse un aéroport en bonne santé et ancré dans son territoire.

Dernière ligne droite avant l’arrivée d’Eiffage

Dix ans à la tête d’un aéroport en évolution permanente et aucun regret : c’est non sans une certaine émotion que Jean-Christophe Minot a présenté le bilan du contrat de délégation de service public confié à la Sogarel (Société de Gestion de l’Aéroport de Région de Lille) en 2009, avec trois actionnaires : la CCI Hauts-de-France, Veolia Transport, devenu Transdev en 2014 et la SANEF. «Nous avons conduit une concession réussie, réalisé nos engagements sur capitaux propres et remboursés» avance Jean-Christophe Minot. Il faut dire que l’aéroport partait de loin : construit en 1996, calibré pour 1,5 million de passagers, il atteint aujourd’hui les 2,2 millions. D’importants travaux et rénovations ont donc été menés, les derniers en date – l’été dernier – concernent les 500 mètres de «touchdown zone» (le bout de piste, ndlr), effectués en à peine 39h ou la station de balisage «dernier cri».

37 M€ investis en 10 ans

Dès le début de la concession, il a fallu tout mettre en œuvre pour passer le cap fatidique du million de passagers que l’aéroport a mis du temps à franchir. 842 710 passagers en 2005 et 14 ans plus tard, plus de 2 millions, avec un objectif espéré de 2,5 en 2020. Mais aussi, un taux de remplissage de 68% en 2010 et de 82% cette année, preuve que les avions qui atterrissent et décollent du tarmac lillois tournent vite et bien, avec autant de visiteurs régionaux qu’extérieurs aux Hauts-de-France. Air France, Vueling, Volotea, easyJet, TUIfly… une dizaine de compagnies se partagent les 60 destinations, enregistrant près de 20 000 mouvements annuels. L’aéroport draine près de 1 300 emplois directs et environ 400 emplois indirects.

Le premier aéroport pour Eiffage

Nouvelle ambition donc dans les activités aéroportuaires, pour le groupe à l’origine de la construction de la Tour Eiffel et du Viaduc de Millau. En juillet dernier, Marc Legrand, directeur des concessions d’Eiffage, annonçait 170 millions d’investissement sur 20 ans pour l’aéroport de Lille et le doublement de la surface de l’aérogare, pour faire gagner à Lille, quelques places au rang des aéroports français (actuellement 11ème). Les ambitions sont claires : atteindre les 4 millions de passagers à la fin de la concession, en 2039. «Nous travaillons déjà ensemble pour la transition. Le groupe saura réaliser de très beaux projets, en participant à la croissance active du tourisme entrant», s’enthousiasme Jean-Christophe Minot, qui a cédé sa place le 1er janvier dernier au belge Marc-André Gennart, qui a notamment dirigé les services financiers de Brussels Airport.

L’aérogare doublera de taille d’ici 2023, passant ainsi que 18 000 m2 à 33 000 m2.

 

Dans le viseur…

Jean-Christophe Minot, président directeur général.

Ses souvenirs sont nombreux mais de ses dix ans passés à la direction générale de l’aéroport, Jean-Christophe Minot retient notamment le stand by complet de l’aéroport durant 12 jours lors de l’éruption du volcan islandais Eyjafjöll en 2010 – «nous avons été l’aéroport le plus impacté» –, l’arrivée de Roger Federer en 2014, mais aussi l’élan de solidarité lors des attentats de 2016 à Zaventem – «nous avions enregistré 48 mouvements supplémentaires, offrant tous les bus pour les passagers devant se rendre à Bruxelles-Midi»…