Déficit public: Attac apporte un "chèque" de 60 milliards d'euros à Bruno Le Maire

Des militants d'Attac ont apporté lundi au ministère de l'Economie et des Finances un "chèque" de 60 milliards d'euros, représentant la manière dont, selon eux, le déficit public pourrait être comblé en taxant les très...

Des militants d'Attac tiennent un "chèque" géant de 60 milliards d'euros, ce facsimilé représentant, selon eux, le déficit public qui pourrait être comblé en taxant les très riches plutôt qu'en taillant dans les dépenses, devant le ministère de l'Economie et des Finances, le 8 avril 2024 © Dimitar DILKOFF
Des militants d'Attac tiennent un "chèque" géant de 60 milliards d'euros, ce facsimilé représentant, selon eux, le déficit public qui pourrait être comblé en taxant les très riches plutôt qu'en taillant dans les dépenses, devant le ministère de l'Economie et des Finances, le 8 avril 2024 © Dimitar DILKOFF

Des militants d'Attac ont apporté lundi au ministère de l'Economie et des Finances un "chèque" de 60 milliards d'euros, représentant la manière dont, selon eux, le déficit public pourrait être comblé en taxant les très riches plutôt qu'en taillant dans les dépenses.

Le groupe d'une dizaine de personnes s'est présenté en début de journée devant le ministère, a constaté l'AFP, avec ce facsimilé d'environ 2 mètres carrés d'un chèque de la "Superprofit Bank" située au Luxembourg, émanant d'un compte "Bernard Arnault & Co" (le PDG de LVMH est l'homme le plus riche du monde selon Forbes, NDLR) résidant "Impasse du Paradis Fiscal" dans le 16ème arrondissement.

Ils ont demandé à rencontrer Bruno Le Maire, ont été éconduits avec le sourire, puis ont quitté les lieux.

"60 milliards, c'est ce que le gouvernement pourrait récupérer dès cet été, avec un projet de loi de finances rectificative", en taxant "la manne financière" issue notamment de l'envolée des profits des grandes entreprises, a affirmé à l'AFP l'une des porte-parole, Youlie Yamamoto.

Au contraire, a-t-elle remarqué, le gouvernement préfère "sabrer dans les budgets socio-écologiques", et "faire les poches des précaires", pour résorber un déficit public qui a dérapé de 4,9% du PIB prévus en 2023 à 5,5%.

Le gouvernement a annoncé au moins 30 milliards d'euros d'économies sur 2024-2025, mais pas d'augmentation d'impôts. Il a cependant lancé une réflexion, encore floue, sur une taxation des "rentes".

"Pourtant, même au sein de la majorité, il y a des discussions" sur la taxation des superprofits, et "même Joe Biden", le président des Etats-Unis, les a déjà dénoncés, a souligné Mme Yamamoto, estimant que "la société est mûre" pour ce changement.

Un sondage Elabe pour les Echos a récemment montré que 84% des Français souhaitent une taxation des superprofits pour réduire le déficit, et 76% l'augmentation des impôts des plus riches.

Attac a également lancé lundi une pétition, "60 milliards en taxant les plus riches, maintenant c'est possible!".

Selon l'association, "10 à 20 milliards" d'euros pourraient être récupérés sur les superprofits, 18 milliards sur une taxation unitaire de l'évasion fiscale, 10 milliards sur un "véritable impôt sur la fortune", "5 à 10 milliards" sur la transmission des gros patrimoines, "15 à 20 milliards" sur les niches fiscales et sociales, et 2 milliards sur les revenus financiers.

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